Brume d'Argent2024-03-19T09:59:40+00:00urn:md5:0a3ca45e9164f8e9f042369cfef9c0f4DotclearNotre société n'est pas faite pour les parentsurn:md5:c8c32be0affd1f3e929c1ef044e534f22020-10-31T18:35:00+00:002020-10-31T18:36:00+00:00AquileoSociété<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">"J'aurais voulu profiter de mon congé maternité sans m'ennuyer de mon travail" "Retourner au travail en pensant à mon bébé qui m'attendait a été un enfer"...</span></div>
<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Quand le bébé a deux mois et demi, il est encore une larve vagissante totalement dépendante qui a biologiquement besoin de la présence de sa figure d'attachement principale, et idéalement du corps et du lait de sa maman de nombreuses fois par jour. Pourtant, c'est à cet âge que l'on attend de lui qu'il soit apte à rester 10h par jour, 5 jours par semaine, chez une personne inconnue, qui sera au mieux une figure d'attachement secondaire, sans se plaindre. </span></div> <div>
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<div class="kvgmc6g5 cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql ii04i59q"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">On attend de la maman, qui a biologiquement besoin de cultiver le lien charnel et psychologique avec son bébé, chamboulée par les hormones, parfois allaitant encore (trop rarement : de nombreuses maman arrêtent d'allaiter alors qu'elles souhaiteraient continuer, parce qu'elles pensent que c'est incompatible avec le travail, par manque d'information, de soutien etc), qu'elle laisse son bébé sans frémir pendant le même temps. Le papa, c'est simple, il a juste quelques jours. </span></div>
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<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Bref, notre société n'est pas faite pour les parents, et encore moins pour les bébés. Nos attentes vis-à-vis de nous même, en tant qu'espèce, sont irréalistes. Comme d'espérer qu'un bébé dorme d'une traite 10h par nuit à deux mois (ça arrive, mais la norme biologique, c'est 5 ans. Pas 5 mois. 5 ans pour avoir un sommeil d'adulte).</span></div>
<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Enfants et parents, qui ont un besoin biologique et viscéral l'un de l'autre (l'enfant est génétiquement programmé pour paniquer quand il croit être seul), doivent vivre dans des mondes différents. Un monde pastel, douillet certes, complètement artificialisé, où les contacts physiques sont remplacés par un bout de plastique et un bout de tissu, de temps en temps des bras inconnus, pour l'enfant. Un monde où tout se passe comme si l'enfant n'avait jamais existé, pour l'adulte, qui n'a même pas le droit d'y penser. Même quand l'enfant et le parent sont en présence, on attend de l'enfant qu'il dorme dans la poussette, dans la chambre, à heures fixes, c'est à dire qu'on les sépare au maximum, que l'on fait tout pour que l'enfant ait le plus de raisons possible de paniquer, se sentir mal. Et on s'étonne que les parents n'en puissent plus, des pleurs.</span></div>
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<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Ou alors, un des parents (la mère, souvent... parité, bonjour!) sacrifie sa vie professionnelle et se consacre à son enfant. Elle se transfère alors corps et âme dans le monde des enfants et se voit exclue de celui des adultes. On attend d'elle qu'elle ne vive plus elle aussi que dans ce monde d'enfant douillet et artificiel, ne chante plus que des comptines, et ne se plaigne jamais. Après tout, c'est un choix, non?</span></div>
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<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Et si, parfois, on essayait de réunir les deux mondes? De faire comme nos ancêtres l'ont toujours fait, de suivre la programmation génétique des bébés, et de concilier famille et travail non pas en les séparant mais en les mélangeant?</span></div>
<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Depuis quelques jours, je fais de la médiation scientifique au zoo près de chez moi. Je montre des crânes d'animaux (ma collection personnelle pour la pédagogie), des ailes, j'explique les régimes alimentaires, l'évolution. Ça dure une demi-heure. C'est pour les enfants et les adultes. J'emmène mes deux enfants, de 6 ans et 10 mois. Sous ma table, j'ai une couverture avec des jouets. Autour de mon corps, une écharpe de portage. Selon son désir, mon bébé est dans l'écharpe, contre moi, à dormir ou à téter (oui, je compte l'allaiter jusqu'à ce que lui en ait assez, pas jusqu'à ce que les adultes autour de moi trouvent que c'est assez : eux ne sont pas concernés), ou sur le tapis à jouer, ou à quelques mètres de là à faire son job de bébé de 10 mois: essayer de grignoter un caillou (Stop!) ou de tripoter un arbre. Mon grand, lui, joue, regarde les animaux du zoo, s'occupe de son frère ou essaie de faire mes animations à ma place.</span></div>
<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Et les gens en face, qui ont payé pour leur animation, si le bébé pleure et que je doive m'interrompre, si d'un coup je me mets à courir pour lui retirer ce caillou de la bouche ou si le grand parle à ma place, que font-ils? Ils patientent. Ils observent le crâne que je leur ai donné à voir. Ces trente secondes, ces deux; cinq minutes, je les leur donnerai.</span></div>
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<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Alors oui, c'est fatiguant physiquement pour moi de surveiller les enfants (le bébé surtout, le grand il se surveille tout seul) en même temps que je travaille. Parfois, l'un des deux m'ennuie. Mais c'est tellement épanouissant psychologiquement! </span></div>
<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Je travaille. J'ai des conversations d'adultes avec des adultes (et avec des enfants; mais, hé, c'est mon job!) et en même temps mes enfants sont là, ils ne me manquent pas et je sais qu'ils vivent des temps intéressants et enrichissants pour eux (oui, examiner les cailloux et léchouiller l'écorce des arbres en se sachant protégé par maman est plus intéressant et enrichissant, je pense, que d'entendre la millième comptine sur le sol aseptisé de la crèche - même si beaucoup de crèches sont super et que je leur confierais bien sûr mon bébé si j'y étais obligée). </span></div>
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<div class="o9v6fnle cxmmr5t8 oygrvhab hcukyx3x c1et5uql ii04i59q">
<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Je sais que tout le monde n'en a pas envie. C'est ok. Je sais que ce n'est pas possible pour tous les jobs non plus, et c'est ok aussi. Mais si, pour les parents qui le souhaitent, et dans les jobs compatibles, on se donnait les moyens pour rendre ça possible, si on ralentissait un peu certains jobs pour permettre aux enfants de venir nous "déranger" de temps en temps sans avoir l'impression de perdre du temps, notre société serait plus vivable. </span></div>
<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Attention, je ne parle pas de télétravail imposé avec les enfants sans aucun aménagement pour permettre d'être avec eux en même temps qu'au travail, avec un patron qui considère que chaque apparition de l'enfant est un manque à gagner, non, je parle de refondre notre conception du travail pour qu'il devienne agréable de travailler avec des enfants dans les parages, qu'il devienne acceptable qu'un enfant demande de l'attention, que ce ne soit plus considéré comme un dérangement et une perte de temps ipso facto. </span></div>
<div dir="auto" style="text-align: start;"><span class="d2edcug0 hpfvmrgz qv66sw1b c1et5uql gk29lw5a a8c37x1j keod5gw0 nxhoafnm aigsh9s9 d9wwppkn fe6kdd0r mau55g9w c8b282yb hrzyx87i jq4qci2q a3bd9o3v knj5qynh oo9gr5id hzawbc8m" dir="auto">Je voudrais participer à une société dans laquelle l'humain, avec sa biologie et ses besoins, est au centre. Et ça implique, je pense, que les enfants et les adultes ne vivent pas dans des mondes séparés, ou beaucoup moins que ce que nous pratiquons actuellement.</span></div>
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</div>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2020/10/31/Notre-soci%C3%A9t%C3%A9-n-est-pas-faite-pour-les-parents#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/5395Le cododo, c'est la vie!urn:md5:ef9f663e4197b098e646c080aeb6a4a82016-11-07T00:05:00+00:002016-11-07T15:24:43+00:00Aquilegia<p>Il y a maintenant un peu plus de deux ans, <a href="http://www.brumedargent.net/index.php/post/2014/08/08/Parentage">je vous racontais mes débuts dans le "parentage proximal"</a> avec un petit bébé. Maintenant, Pamplemousse va bientôt avoir deux ans et demi, le temps est venu de faire un petit bilan. Bien sûr, ceci n'est qu'une expérience tout à fait personnelle, mais, qui sait, peut-être sera-t-elle utile à certains parents qui pourraient vouloir choisir le même chemin.</p> <p>À presque deux ans et demi, Pamplemousse est toujours allaité. Il dort avec ses parents toute la nuit depuis qu'il a cinq mois et demi. Nous n'avons pas de poussette, toutes les promenades se font à pied/en écharpe/sur les épaules. Et j'ai repris le travail (pour montrer que toute cette philosophie n'est absolument pas incompatible avec la reprise d'une activité professionnelle) depuis que Pamplemousse a 10 mois. Il va chez une nounou certains jours depuis qu'il en a 15. Voilà. <img src="/Brume/themes/default/smilies/smile.png" alt=":-)" class="smiley" /> Comment tout cela s'est-il passé?</p>
<h3>Le choix de l'allaitement prolongé</h3>
<p>Lorsque Pamplemousse est né, je n'avais aucun projet d'allaitement. Enfin, si, je savais que je voulais essayer. Le début a été difficile parce qu'à sa naissance, nous n'avons pas pu faire la "tétée de bienvenue". Il a dû être conduit en pédiatrie à cause d'une petite infection et là, on l'a nourri à la seringue, d'abord de lait industriel (une fois, je crois), puis de colostrum et lait maternel dès que j'ai pu en tirer. Il lui a fallu une semaine pour apprendre à prendre le sein, et ce furent de gros efforts. Mais grâce au soutien des sages femmes et à leurs techniques, nous y sommes arrivés et... C'était parti!</p>
<p>Je n'ai toujours pas de plan d'allaitement. Chaque jour est un jour nouveau, qui apporte son lot de questions (heureusement, j'en ai quand même beaucoup moins aujourd'hui! Mais qui sait ce qui se produira demain?) et sa propre réponse. Nous avons rencontré de petits obstacles (réflexe d'éjection fort qui faisait pleurer Pamplemousse au sein et a demandé quelques ajustements techniques après consultation d'une consultante en lactation, mastite...) mais rien de grave. Rien qui pèse quoi que ce soit face aux bénéfices de l'allaitement, encore aujourd'hui. Les bénéfices physiologiques, d'une part. <a href="http://grandissons.org/?p=2022">Les tétées sont encore nutritives</a>, il prend bien du lait, plusieurs fois par jour, et ce lait est toujours aussi riche et adapté à sa physiologie. Il y a aussi les bénéfices <a href="http://doc.rero.ch/record/257382/files/Bachelor_10_septembre_2015.pdf">immunitaires</a>. <a href="https://lesvendredisintellos.com/2015/10/03/lait-maternel-et-salive-du-bebe-une-interaction-optimale/">Intéraction enzymatique</a> pour la flore buccale, puis intestinale du bébé, <a href="http://www.nature.com/cti/journal/v2/n4/full/cti20131a.html">ajustement du taux de globules blancs</a> produits dans le lait en fonction de l'état de santé du bébé, qui informe le corps de sa mère via sa salive pendant la tétée...<br />
Mais en fait il n'y a rien qui pèse face à l'immense joie de cette relation d'allaitement, cette explosion d'<a href="http://www.revmed.ch/RMS/2012/RMS-333/L-ocytocine-hormone-de-l-amour-de-la-confiance-et-du-lien-conjugal-et-social">ocytocine</a> qui transforme chaque tétée en câlin absolu, instant d'ici et maintenant où rien ne comptent que la tendresse et l'amour. C'est comme ça. Même maintenant, la tétée est toujours ce petit feu d'artifice hormonal qui me fixe dans l'instant présent avec bébé. Pour moi qui entre facilement "dans la zone", me laissant submerger par mes occupations et préoccupations, ce retour au réel (parmi d'autres! s'occuper d'un enfant est un ancrage au réel permanent) sous forme de "moment calme rien qu'à nous" est une soupape bienvenue.<br />
Alors j'entends d'ici les adeptes de la psychanalyse tous scandalisés de cette affirmation décomplexée de la dimension "câline" de l'allaitement, aux lèvres la dénonciation d'une "fusion" dommageable à l'enfant... À ceux-ci, je ne répondrai qu'une chose : vos gueules. Allez lire de la science, la vraie, celle qui expérimente et mesure, celle qui a mis au point la théorie de l'attachement et foutez-moi la paix en attendant. Bisous.</p>
<p>Donc, pour clarifier : oui, quand j'allaite, je suis à fond dans la relation avec mon petit, on est dans notre "bulle". Cette bulle se met en place quelle que soit la raison de la tétée : faim, contrariété, frustration, peur, besoin de câlin. Cette bulle n'exclut pas le papa : Pamplemousse adore téter en sandwich entre papa et maman, la tête vers maman, le bras sur ou autour de papa. Oui, évidemment, ça n'est pas possible très souvent à part la nuit, mais c'est pour "casser" un peu le mythe de l'exclusivité. Mais surtout, cette bulle ne s'étend pas au delà de la durée de la tétée, et le bambin qui vient de boire son petit lait repart à l'aventure plus ragaillardi que jamais. La tétée est un moyen hyper pratique et facile de remplir le <a href="http://anti-deprime.com/2015/03/27/comment-remplir-le-reservoir-damour-de-votre-enfant/">réservoir d'amour qui sert de sécurité à l'enfant</a>, son carburant pour explorer le monde (je vous conseille les excellents livres d'Isabelle Filliozat, comme "J'ai tout essayé", qui expliquent très bien le mécanisme et donnent les sources et explications neurobiologiques). La tétée est un "super-câlin" qui remplit ce réservoir vite et fort. Et quand c'est fini, l'enfant a tout le carburant nécessaire pour avoir le courage d'explorer le monde : cette tétée qui semble le relier de manière "fusionnelle" à sa maman ne fait que lui donner le courage de s'en séparer. Eh oui. Et ça marche du tonnerre.<br />
Un exemple? Si Pamplemousse pleure à l'idée d'aller chez sa nounou (oui, puisque ses deux parents travaillent, forcément...), une tétée arrange tout et il dit même parfois au-revoir avec le sourire juste après. La tétée libère, donne confiance, comme un câlin rappelle à l'enfant que sa base d'attachement sécure est là pour lui. C'est juste que là, c'est un vraiment gros câlin.</p>
<p>Et concrètement, comment ça se passe, à deux ans? Je dirais, toujours un peu pareil qu'avant, sauf que c'est beaucoup moins fréquent. OK, je n'ai jamais compté les tétées. Mais je suis certaine qu'il n'y en a plus vingt par jour! Il y en a le matin, peut-être deux, trois, cinq ou une seule par jour (ça dépend de ma présence, des éventuelles contrariétés de la journée etc), et puis le soir et la nuit (je reviendrai sur les tétées de nuit en abordant le cododo). Bien sûr, il y a la tétée de retrouvailles après une séparation (avec papa c'est le câlin et la séance de jeu de retrouvailles) : celle qui chasse toutes les tensions, remplit le réservoir d'amour/assurance qui s'est vidé au cours d'une période où il a fallu prendre sur soi pour bien se tenir chez sa nounou, composer sans se plaindre avec les autres enfants... La meilleure tétée.<br />
Donc, beaucoup moins de tétées qu'au début, naturellement. Plus aucun problème de "fuite" de lait : je peux travailler toute la journée sans souffrir de ce désagrément (par contre, pas plus! Au soir d'une bonne journée de travail, il faut soit que bambin tète, soit tirer le lait). Au début de l'allaitement, je devais porter des kleenex dans mon soutif en permanence (amis du glamour, bonjour), maintenant je suis libre.</p>
<p>Je n'ai toujours pas de plan d'allaitement. Je me dis que ce serait chouette de tenter le sevrage naturel mené par l'enfant. On verra. Demain est un autre jour.</p>
<h3>Le cododo</h3>
<p>À la naissance de Pamplemousse, le cododo me faisait peur, car j'avais lu toutes les recommendations pédiatriques contre. Et puis, une sage-femme de l'hôpital m'en a expliqué la technique. Ensuite c'est l'extrème naturel de la chose qui s'est imposé. Après avoir développé une méthode plus ou moins efficace pour déposer un bébé endormi dans son berceau, je me suis mise à garder bébé auprès de moi après les tétées du matin, pour dormir encore un peu - oui, la méthode pour le remettre dans son berceau à côté de notre lit le réveillait une fois sur deux...<br />
Et puis... Bébé a eu cinq mois et demi et il s'est passé quelque-chose de très troublant : lui qui avait toujours fait des nuits assez régulières, avec au moins cinq-six heures, voire sept ou huit de sommeil d'affilé, il s'est mis à se réveiller toutes les heures! Catastrophe. Quand je l'entendais se réveiller, je restais à côté de lui voir s'il se calmait spontanément. Puis je le caressais doucement. Puis je le prenais pour lui faire un câlin. Puis je me rendais compte que seul le sein le calmait. Il avait faim de lait ou de contact, mais une faim dévorante. Du coup, j'ai consulté la puéricultrice de la PMI, qui m'a fait tout un cours sur la nécessité de distinguer, je cite, les pleurs de besoin des pleurs de désir, parce que vous comprenez ma bonne dame, on doit répondre aux besoins des enfants, mais si tous leurs désirs sont satisfaits, alors ce sera la catastrophe, ils se transformeront en monstres tous-puissants, de vrais enfants-rois et blablabla. J'ai hoché la tête, et puis je me suis rendue compte qu'à quatre heures du matin, après m'être levée toutes les heures, je ne savais toujours pas distinguer les "pleurs de besoin" des "pleurs de désir". Et en pleine journée si j'avais dormi non plus du reste. Et puis de toutes façons, ai-je besoin de le dire? Cela entrait en totale contradiction avec les études que j'avais lues, selon lesquelles ne pas répondre aux pleurs des bébés entraînait <a href="http://www.huffingtonpost.fr/2016/04/07/laisser-pleurer-bebe-corps_n_9632418.html">un état de stress dommageable pour son cerveau</a>, point barre (quand je repense à cette foutaise de "pleurs de besoin/pleurs de désir" chez un bébé de cinq mois, c'est moi qui ait envie de pleurer de tant de connerie). Du coup, j'ai écrit au forum de la Leche League, où l'on m'a répondu de façon beaucoup plus efficace : "as-tu pensé au cododo?" (et après coup, quand j'ai enfin lu le fabuleux "Serre-moi fort" du pédiatre Carlos Gonzalez, j'ai appris que ce pic de pleurs du bébé allaité à 6 mois était complètement normal, qu'on n'en connaissait pas la cause réelle, que ça passait tout seul et que le cododo était la bonne réponse).</p>
<p>Le cododo, je le pratiquais donc un peu le matin ou pour les siestes de la journée, mais j'en avais encore peur, tout en sachant que cette peur était irrationnelle puisque j'avais lu des études qui <a href="http://www.lllfrance.org/index.php?option=com_k2&amp;view=item&amp;id=1462&Itemid=131">démontraient ses avantages</a>. Poussés par la nécessité, en respectant scrupuleusement les normes de sécurité, le papa de Pamplemousse et moi avons décidé de tenter. Et ce fut une révélation. Plus besoin de se lever la nuit. JA-MAIS. L'endormissement est devenu un pur moment de bonheur : des câlins jusqu'au sommeil et puis plus besoin de bouger le nourrisson après l'endormissement au sein, il ne se réveillait plus avant la première tétée de la nuit. Les tétées ne réveillaient plus papa, puisqu'il n'y avait pratiquement plus de pleurs. Elles me réveillaient à peine moi-même. Nous avons retrouvé nos nuits. Adieu fatigue! Et même si, aujourd'hui encore, il reste d'éventuelles tétées nocturnes (surtout en cas de maladie), elles ne nous dérangent pas. Et se rendormir avec un bout de chou lové contre soi, c'est juste... magique. Les nuits sont magiques (par contre, pour les moments câlins de couple, mieux vaut avoir une solution de rechange, style chambre d'amis).</p>
<h3>Les bénéfices de tout ça, en terme de vie quotidienne?</h3>
<p>Nous ne saurons jamais quelle est la part de sa personnalité innée dans cet état de fait, mais Pamplemousse est un enfant calme. Il a supporté jusqu'ici sans broncher toutes les situations plus ou moins bizarres dans lesquelles on l'a traîné. À quatre mois, il nous accompagnait en festival pour la promo de notre web série. Il restait avec nous sur le stand, et si nous avions besoin de le calmer, une tétée avec maman ou une promenade en écharpe contre papa a toujours sauvé la situation et permis de passer le week-end complet en douceur et sans pleurs. Il dormait avec nous dans des lieux inconnus, après avoir passé la journée entouré de gens inconnus, avec des horaires complètement instables. Ça ne lui posait et ne lui pose encore aucun problème. Récemment, je l'ai emmené, seule avec une amie qu'il ne connaissait pas, en festival dans un lieu inconnu. Nous avons dormi sur le sol du salon inconnu de gens inconnus, où on nous a conduits à une heure complètement indue. Il n'a pas versé une larme, n'a manifesté aucun stress : il suffit que maman soit là pour être tranquille et dormir. Maintenant, ça marche aussi avec papa, en tous cas le matin (on n'a pas encore essayé l'endormissement du soir).<br />
Le repère de Pamplemousse, ce sont ses parents, pas les lieux ni les horaires. Et pourtant, il supporte la séparation et va sans problème chez sa nounou (ok, il pleure parfois au moment de la séparation, mais c'est bien normal et il ne pleure plus après). Chez elle, il fait la sieste (à côté d'elle sur le canapé, soit. Il dort parfois avec les autres, mais il aime moins, clairement). Avec sa grand-mère, il dort parfois. Avec son papa, il préfère jouer et louper la sieste. C'est comme ça. Quand il est fatigué, il vient me chercher et dit "Maman, téter" (jusqu' il y a quelaues mois, il le disait en langue des signes, apprentissage qui a beaucoup facilité la communication avant qu'il parle). Je luis réponds "téter et dodo?". Il fait "oui" et m'entraîne vers la chambre.</p>
<p>Avec l'allaitement, pas besoin de paniquer si on a oublié le goûter (oh les parents indignes qui oublient une fois sur deux) ou la bouteille d'eau. Ou pire, si le dîner n'arrive pas parce que la cuisine a pris plus de temps que prévu ou qu'on est au restaurant un peu tard. Alors oui, ça m'oblige à être là, avec lui, tous les jours, au moins un peu. Je ne peux pas partir en week-end seule ou seule avec papa sans risquer de mettre à mal ce bel allaitement. C'est vrai. Mais jusqu'à présent, ça ne m'a pas manqué. Sérieusement, je peux m'absenter une journée sans aucun souci, ça me suffit. Je n'ai pas envie de le laisser pour une nuit. J'aime trop nos nuits. Et ni son papa ni moi n'avons envie de partir en vacances sans lui : nous avons envie de partager avec lui, pas le laisser à part. Il sera toujours temps de l'envoyer en vacances chez la famille quand il sera sevré, rien ne presse, il y a trop de formidables moments à profiter (bon, mais si j'étais obligée ou si je voulais vraiment des vacances seule, je pourrais tirer mon lait pendant son absence, ça ne pose pas de soucis). <img src="/Brume/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /></p>
<p>Bref, n'en déplaise aux personnes mal informées qui prétendent que le parentage proximal, et particulièrement l'allaitement, ramène les femmes au foyer, c'est faux (d'ailleurs, il suffit de voir <a href="http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/01/25/2382848_pays-nordiques-et-parite-hommes-femmes.html">le modèle nordique</a>, où après un congé parental certes long mais partagé de six mois à un an, ce qui permet un parentage proximal à plein temps pendant la période la plus sensible de l'enfant, les femmes sont aussi présentes que les hommes sur le marché du travail). L'allaitement est un excellent atout pour donner à l'enfant des "super-câlins" qui, au contraire des idées reçues, rendront plus supportable pour lui et pour ses parents la séparation inévitable du retour à l'emploi. Il l'a en tous cas été pour nous, indéniablement, et l'est encore! Encore faut-il, pour que cela se passe facilement, avoir eu le temps de bien établir cet allaitement et de sortir de la phase où les fuites de lait se produisent à tout bout de champ. Ensuite, tout est question d'organisation. Le papa de Pamplemousse n'a pas eu la chance de pouvoir, comme moi, réduire un peu son temps de travail comme il l'aurait souhaité, mais nous nous sommes toujours arrangés pour qu'autant que faire se peut, Pamplemousse profite de larges temps de jeu et de soin (bain, change, repas...) avec son papa exclusivement aussi. Et là aussi, le parentage (paternage, donc!) proximal, via le portage notamment, n'a qu'aidé à construire un équilibre épanoui. <img src="/Brume/themes/default/smilies/smile.png" alt=":-)" class="smiley" /></p>
<p>Si quelque-chose était à refaire? Je ne changerais rien. Ah si : on commencerait le cododo bien plus tôt! ^^</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/11/07/Le-cododo%2C-c-est-la-vie%21#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/4885Steam-punk et fantasyurn:md5:1fa3fb579f444b88ce14035725ae87642016-08-07T17:44:00+01:002016-08-07T17:44:00+01:00AquilegiaÉcriture<p>Bien, il est temps de ranimer un peu ce blog, parce que deux billets par an, c'est peu. Bon, ok, on n'a peut-être pas tous les jours le temps de pondre un billet sur un sujet de fond avec trente références, mais peut-être que l'on peut alterner avec des billets plus courts? Et puis parler de nos projets et réalisations?</p> <p>Donc voilà, en ce qui me concerne, j'ai récemment terminé trois romans, dont deux sont soumis chez des éditeurs. Le troisième? C'est une suite, donc il faut déjà que le début soit accepté quelque-part. Le processus de soumission est très long, en général il faut compter un an pour recevoir une <s>lettre de refus type</s> réponse. En attendant, tout est en lecture libre (c'est à dire que vous pouvez lire ET partager le texte où vous voulez, à condition de respecter les termes de la licence) ici :</p>
<p>- <a href="http://www.atramenta.net/lire/ceux-qui-changent/48098" hreflang="fr">Ceux qui changent</a> (un roman de fantasy)</p>
<p>- <a href="http://www.atramenta.net/lire/le-prix-a-payer/51343">Le prix à payer</a> (la suite du précédent)</p>
<p>- <a href="http://www.atramenta.net/lire/secrets-dacier/38830">Secrets d'acier</a> (un roman steam-punk, et il faut que je trouve un meilleur titre...)</p>
<p>Je ne sais pas siun jour ils réussiront (oui, maintenant, c'est leur job, hein...) à être publiés sur papier. En attendant, ils vivent sur le net, tant que quelques lecteurs viennent tourner leurs pages de pixels. Alors n'hésitez pas! <img src="/Brume/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /></p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/08/07/Steam-punk-et-fantasy#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/4798Sexisme dans nos sociétés occidentalesurn:md5:61aa7e5e167172b96458a170421e3f282016-03-04T23:34:00+00:002016-03-08T19:29:36+00:00AquilegiaSociété<p>Il y a quelques semaines, on m'a demandé quelques ressources biblio sur le sexisme en occident (sous-entendu : il y a des pays où les droits des femmes sont très menacés, voire même carrément inexistants, mais en Occident, oh, non, l'égalité est acquise, hein? Ben non en fait.) Voilà donc une toute petite mini revue sur quelques thèmes variés comme le poids des stéréotypes de genre sur le monde du travail, les violences faites aux femmes ou le sexisme dans les média. Ce sera ma contribution à la journée internationnale du droit des femmes cette année. Enjoy.</p> <p>Bien entendu, je ne m'attarderai pas sur les soucis des femmes dans des pays où personne ne se cache de piétiner leurs droits. Je ne me pencherai que sur le cas de nos sociétés occidentales, où le féminisme a déjà permis de grandes avancées, bien qu'il reste encore énormément à faire. On peut lister un certain nombre de problèmes qui ouvrent sur des problématiques profondes. Je ne prétends pas en faire le tour, juste les effleurer. Concernant la bibliographie, j'en mets une partie, mais c'est un choix très restreint par rapport à ce qui est disponible.<br />
<br />
- <b><u>Le poids des stéréotypes de genre sur le monde du travail</u></b> : derrière le fameux chiffre de environ 20% d'inégalités salariales en France (16% en Suisse - références de l'observatoire des inégalités pour la France et de l'office de la statistiques pour la Suisse plus bas) se cachent deux problématiques : la sous-représentation des femmes dans certains postes et la dévaluation de leur travail et la question du salaire à travail égal.<br />
<br />
<i>Sous représentation des femmes et dévaluation de leur travail: </i><br />
Il existe un biais de jugement inconscient et général sur les compétences et le travail des femmes, y compris dans le milieu académique, ce qui conduit à une dévaluation de leurs capacités et réalisations ( <a class="moz-txt-link-freetext" href="http://www.pnas.org/content/111/12/4403.abstract">http://www.pnas.org/content/111/12/4403.abstract</a> , <a class="moz-txt-link-freetext" href="http://www.cs.utexas.edu/users/mckinley/notes/ww-nature-1997.pdf">http://www.cs.utexas.edu/users/mckinley/notes/ww-nature-1997.pdf</a> ). Cela a un même <a href="http://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822%2813%2901606-0">impact sur l'embauche des femmes</a> dans certaines académies, ou pour choisir des collaborateurs dans des projets. L'opinion publique juge également les femmes <a href="http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/actu-femmes-et-sciences-des-stereotypes-tenaces-35945.php?utm_source=cerveau%26psycho&utm_medium=newsletter&utm_content=TITRE&utm_campaign=jdelafemme" hreflang="fr">moins aptes que les hommes à remplir les fonctions scientifiques</a> et ne se rendent pas compte qu'elles y sont sous-représentées, quels que soient les pays.<br />
De manière générale, <a href="http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/03/04/ http://psycnet.apa.org/?&fa=main.doiLanding&doi=10.1037/0033-2909.111.1.3 ">le travail des femmes est dévalué</a> quand elles deviennent des leaders, particulièrement fortement dans des domaines considérés comme masculins.<br />
Cet état de faits contribue à les <a href="http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/0022-4537.00234/abstract;jsessionid=ABB6960EE488AEB1D29ED1AF48B97B14.f02t03">empêcher de gravir les échelons</a>, alors que <a href="http://www.cerveauetpsycho.fr/ewb_pages/a/article-leadership-attribut-feminin-32387.php?utm_source=cerveau%26psycho&utm_medium=newsletter&utm_content=TITRE&utm_campaign=jdelafemme" hreflang="fr">le leadership est aussi un attribut féminin</a>.<br />
<br />
En réalité, le sexisme et les stéréoptypes de genre peuvent être <a href="http://www.college-de-france.fr/site/stanislas-dehaene/symposium-2012-11-20-16h15.htm">un poids à toutes les étapes de l'éducation des femmes</a>, du début de la scolarité aux plus hauts postes académiques.<br />
Le sexisme est présent <a href="http://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/default/files/fichiers/cha-etude-manuels-cp-web.pdf , http://www.senat.fr/rap/r13-645/r13-645.html">dès les manuels de petite école</a>, encore en de nos jours. Même si la situation a bien dû s'améliorer depuis 1974 et une certaine <a href="http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/03/04/interview de Simone de Beauvoir" hreflang="fr">interview de Simone de Beauvoir</a> elle reste encore très déficiente pour une société dite "égalitaire".<br />
<br />
Le sexisme est parfois une <a href="http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/03/04/ http://dl.acm.org/citation.cfm?id=1508924">raison clairement explicite de quitter ses études</a>, mais la plupart du temps, ce sont des mécanismes inconscients qui sont à l’œuvre. Les préjugés comme "les filles sont moins bonnes en maths, les garçons moins bons en expression" sont auto-réalisatrice selon des mécanismes maintenant bien connus, comme mis en évidence par <a href="http://www.franceinfo.fr/emission/info-sciences/2013-2014/les-hommes-et-les-femmes-sont-ils-egaux-face-aux-mathematiques-11-29-2013-12-55">ces chercheurs de l'université de Provence</a>.<br />
<br />
Une fois que l'on a compris à quel point les préjugés ont un poids psychologique, il devient raisonnable de penser qu'il nous affecte dans de nombreuses situations de la vie courante. C'est un problème profond qui justifie à lui seul de questionner les stéréotypes sans relâche.<br />
<br />
<i>À travail égal, salaire inégal:</i><br />
<a href="http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/03/04/ http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/03/04/blank/key/lohnstruktur/nach_geschlecht.html">L'office de la statistique suisse</a> et <a href="http://www.inegalites.fr/spip.php?article972&id_mot=104" hreflang="fr">l'observatoire des inégalité en France</a> montrent que toutes choses égales par ailleurs (notamment en considérant le temps de travail égal), il reste entre 8 et 10% d'inégalité salariales. Ces chiffres varient très certainement d'un pays à l'autre. Ces inégalités sont présentes dans le privé comme dans le public.<br />
<br />
- <b><u>androcentrisme de la recherche en anthropologie</u></b><br />
L'impact de ce système de perception des genres et de leurs rôle a eu et a encore une influence non seulement sur la façon dont les femmes et leur travail sont perçues aujourd'hui, mais également le contenu des savoirs. Ainsi, les travaux d'anthropologie du début du siècle dernier étaient réalisés <a href="http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Charte_egalite_femmes_hommes/01/0/Rapport_groupe-genre_vdef_couv_240010.pdf">au travers de ce prisme nommé "androcentrisme"</a> - je ne mets cette source qu'une fois, mais j'aurais pu la cité à d'autres moments car elle aborde plusieurs sujets - et le travail des féministes qui ont commencé à réaliser des études sur le genre a été déterminant dans la perception des sociétés actuelles et passées.<br />
Un exemple idiot : n'importe quel squelette trouvé dans une tombe avec des armes était étiqueté "homme" dans les musées. Or <a href="http://www.livescience.com/40530-etruscan-warrior-prince-is-a-princess.html">l'ADN vient parfois contredire les idées les mieux établies</a>.<br />
<br />
- <u><b>violences</b></u> :<br />
La violence domestique tue <a href="http://www.interieur.gouv.fr/content/download/84148/616887/file/etude-nationale-sur-les-morts-violentes-au-sein-du-couple-2014.pdf">beaucoup plus de femmes que d'hommes</a> . Ces violences sont systématiquement minimisées en "crimes passionnels" dans les média, ce qui tend à les assimiler à des faits divers anecdotiques alors qu'elles sont plus clairement le <a href="https://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/equality/05conferences/2015genderstereotypesny/French%20Flyer.pdf">fruit d'une culture</a> et méritent un terme précis, qui a été adopté dans plusieurs pays d'Amérique du Sud où le problème est encore plus dramatique : <a href="http://www.huffingtonpost.fr/elsa-godart/le-feminicide-le-meurtre-au-feminin_b_6837292.html">le féminicide</a> (tuer une femme <em>parce que</em> c'en est une).<br />
Les viols touchent <a href="http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/03/04/ http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/violences-de-genre/reperes-statistiques-79/">davantage les femmes que les hommes</a>. Il est raisonnable de penser que ces chiffres sont sous-estimés, puisque le viol engendre une honte qui conduit les victimes à ne pas forcément porter plainte. Cette honte est encore plus grande chez les hommes. Il est intéressant de noter que l'ensemble est dû à un système de pensée général sur les rôles des genres dont pâtissent les victimes hommes comme les victimes femmes et qui de surcroît induit une "<a href="http://www.madmoizelle.com/je-veux-comprendre-culture-du-viol-123377">culture du viol</a>" qui conduit entre autres à <a href="http://jiv.sagepub.com/content/25/11/2010">victimiser les agresseurs</a>. <a href="http://stopaudeni.com/campagne-stop-au-deni-2016">Une enquête récente</a> a montré qu'en France, entre autres, 40% des gens pensent que si la victime a eu une attitude provocante, cela diminue la responsabilité du violeur, 27% des gens pensent qu'une jupe courte diminue la responsabilité du violeur, 21% pensent qu'il n'y a pas de viol si la victime finit par céder quand on la force ou 17% pensent qu'on peut forcer sa conjointe sans que ce soit un viol.<br />
<br />
Ces violences, qui incluent également le harcèlement de rue, largement nié/diminué par les média jusqu'à la publication de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Femme_de_la_rue">vidéos en caméra cachée</a> (là non plus, les choses n'ont pas assez évolué depuis l'interview de Simone de Beauvoir) ont des conséquences sur la vie de tout les jours, l'occupation de l'espace public etc (<a href="http://www.univ-paris1.fr/IMG/pdf/enveffrapportidf.pdf">rapport sur les violences faites aux femmes en Île de France</a> et leurs impacts. Ces notions commencent à peine à être <a href="http://madame.lefigaro.fr/societe/villes-sont-pas-concues-pour-femmes-120614-859016">prises en compte par des urbanistes</a>.<br />
Là aussi, de gros progrès restent à faire pour que les femmes puissent reconquérir l'espace urbain et moins risquer leur vie.</p>
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<strong>- <u>sexisme dans les média </u></strong>:<br />
De manière générale, <a href="http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/fiches-de-synthese-5/article/l-image-des-femmes-dans-les-medias">en France</a>, les femmes apparaissent moins, sont moins citées en tant qu'expertes, apparaissent moins dans l'exercice de leur fonction mais davantage dans les fonctions familiales, comme témoins ou victimes. <a href="http://whomakesthenews.org/gmmp/gmmp-reports">Ailleurs aussi</a>.<br />
D'après le <a href="http://seejane.org/wp-content/uploads/full-study-gender-disparity-in-family-films-v2.pdf">rapport de l'institut Geena Davis</a> sur 11 pays, il y a une grande disparité de représentation entre les hommes et les femmes au cinéma (nombre d'apparition mais aussi type de personnages (parlants ou non, protagonistes ou non etc)). Il suffit de la présence d'une seule femme à la réalisation ou au scénario pour améliorer la parité des représentations. Or, le <a href="http://www.bunchecenter.ucla.edu/wp-content/uploads/2015/02/2015-Hollywood-Diversity-Report-2-25-15.pdf">rapport Bunche</a> souligne que 94% des réals d'Hollywood et 87% des scénaristes sont des hommes.<br />
<br />
Une fois ce tableau général posé, ce qui est important, c'est l'influence de ces représentations sur le comportement des gens, que l'on parle des média en général (<a class="moz-txt-link-freetext" href="http://www.udel.edu/comm245/readings/GenderedMedia.pdf">http://www.udel.edu/comm245/readings/GenderedMedia.pdf</a> , <a class="moz-txt-link-freetext" href="http://www.egalite.cfwb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&file=fileadmin/sites/sdec/upload/sdec_super_editor/sdec_editor/documents/medias/Rapport_final_-__Etude_stereotypes_sexistes_jeunes_et_medias_-_2007_-_public.pdf&hash=a44678c8d23a4cef63745f5f83ea2074fec922ea">http://www.egalite.cfwb.be/index.php?eID=tx_nawsecuredl&u=0&file=fileadmin/sites/sdec/upload/sdec_super_editor/sdec_editor/documents/medias/Rapport_final_-__Etude_stereotypes_sexistes_jeunes_et_medias_-_2007_-_public.pdf&hash=a44678c8d23a4cef63745f5f83ea2074fec922ea</a> ), ou des <a href="http://link.springer.com/article/10.1007/s11199-007-9278-1">jeux vidéo chez les jeunes</a>. Les représentations genrées des média influent notamment la construction des jeunes, dont leur choix d'orientation ( <a class="moz-txt-link-freetext" href="http://www.adjectif.net/spip/spip.php?article215">http://www.adjectif.net/spip/spip.php?article215</a> , <a class="moz-txt-link-freetext" href="https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/738838/filename/thA_se-BIGEON.pdf">https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/738838/filename/thA_se-BIGEON.pdf</a> ).</p>
<p><br />
******<br />
<br />
Voilà, c'est un tout petit tour, pas du tout exhaustif, de quelques problèmes que causent le sexisme et les stéréotypes de genre dans nos sociétés, et contre lesquels œuvrent les féministes d'aujourd'hui.<br />
Le soucis de tout cela, outre chaque problème pris pour lui même, est que cela met en évidence l'existence d'un système de pensée qui réduit les hommes et les femmes à des rôles et des compétences arbitraires et réduit leurs perceptions d'eux-mêmes et de leurs capacités (ex : la<a href="http://sexes.blogs.liberation.fr/2012/04/02/les-femmes-sont-elles-moins-fortes-que-les-hommes-/ "> sous-estimation des capacités physiques des femmes par rapport aux hommes</a>.</p>
<p>L'étude des effets du genre sur nos perceptions est un champ de recherche à part entière, les fameuses études de genre (<a href="http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/03/04/ http://www.scienceshumaines.com/les-gender-studies-pour-les-nul-le-s_fr_27748.html">récapitulatif</a> sur les apports des études de genre : ). Il y a <a href="http://link.springer.com/journal/11199">des revues de recherche entières</a>, consacrées à ce type de sujet.<br />
<br />
Bref, le phénomène qu'on appelle patriarcat est souvent nié, voire approuvé par des dominants (une partie des hommes, pas tous) qui comptent le rester et résistent <a href="http://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2004-1-page-5.htm">plus ou moins fortement</a>. On en a retrouvé par centaines de milliers en France lors des pathétiques "manifs pour tous", brandissant des pancartes comme <a href="http://papapanique.com/wp-content/uploads/2014/01/74e42d21fb.png">celle-ci</a>. Donc, oui, il y a encore besoin du féminisme en occident.</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2016/03/04/Sexisme-dans-nos-soci%C3%A9t%C3%A9s-occidentales#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/4711Ne les appelez pas migrants bordel… appelez-les réfugiés !urn:md5:0b71cc17bed11a3fd04bd7320d9bb3c02015-08-30T19:49:00+01:002015-08-30T20:35:20+01:00AquilegiaSociété<p><a class="media-link" href="http://www.brumedargent.net/Brume/public/Actualite/refugies.jpeg"><img alt="refugies.jpeg" class="media" src="http://www.brumedargent.net/Brume/public/Actualite/refugies.jpeg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="refugies.jpeg, août 2015" /></a></p>
<p>Des milliers de personnes se noient dans la méditerrannée en essayant d'échapper à la mort et à la torture. Pourquoi n'envoie-t-on pas de bateaux dignes de ce nom les chercher? Pourquoi ne met-on pas en place des moyens dignes de ce nom pour les accueillir? L'Europe DOIT être une terre d'accueil. Si la situation était inverse, que ne donnerions-nous pas pour trouver une main secourable?<br />
</p> <p>Axelle Bouet, l'illustratrice "Psychée", a eu <a href="http://www.psychee.org/blog/ne-les-appelez-pas-migrants-bordel-appelez-les-refugies/?fb_action_ids=10207659909404566&fb_action_types=news.publishes" hreflang="fr">les mots justes</a>, ceux que j'aurais aimé avoir, sur la situation des réfugiés syriens (et des pays avoisinants). Du coup, je vais me contenter de prendre ses mots, puisqu'elle m'en a donné l'autorisation, et les copier ici. Car c'est exactement, au mot près, ce que je pense. Merci Axelle. </p>
<blockquote>
<p style="text-align: justify;">Les mots tuent. Chaque mot a un sens, et un pouvoir, ravageur. Une balle peut tuer un homme. Bien placé ou mal placé, un mot peut en tuer cent mille. Un mot mal traduit, ou mal choisi, d<a href="http://www.slate.fr/story/91073/mokusatsu-erreur-traduction-seconde-guerre-mondiale" target="_blank">écida du largage des bombes d’Hiroshima et Nagasaki.</a></p>
<p style="text-align: justify;">Actuellement, le choix d’un mot est en train de provoquer des milliers de morts dans les eaux de la Méditerranée (au fait à votre place, quitte à être pas trop faux-cul, j’arrêterai la langouste et l’araignée de mer…. moi je connais leur régime alimentaire…). Les gens qui fuient la guerre et la mort ont toujours été appelés réfugiés.</p>
<p style="text-align: justify;">Hors, nous, petons confortablement européens (mais pas tous, hein, les grecs, par exemple, après les espagnols, tiens marrant les deux premiers aussi à accueillir des réfugiés, mais je pense aussi à l’Italie du Sud ; eux, se sentent sans doutes pas en ce moment bien confortables et au chaud), nous avons choisi de les appeler migrants. Adrian Edwards, porte-parole du HCR, résume mieux que moi l’effet de ce choix de mot… et ses conséquences barbares : cette expression est <em>«factuellement erronée, potentiellement nocive pour l’attitude du public à l’égard des demandeurs d’asile et des réfugiés, et d’autant plus que, faisant office d’expression fourre-tout, son utilisation s’entérine»</em>.</p>
<p style="text-align: justify;">Des migrants. Des déplacement d’immigration économique, quoi ?</p>
<p style="text-align: justify;">En bref, et pour interpréter façon gros con moyen et télévision de 20 heures : des gens qui viennent chercher travail et fortune en Europe (sic)… mais en fait : c’est des salauds d’étrangers pas de chez nous barbares d’un dieu barbare et d’une religion barbare qui veulent venir piquer notre pain, sucer notre chômage, voler notre social, terroriser nos mamies et violer nos enfants ! J’ai bon là ?</p>
<p style="text-align: justify;">En fait, ce sont des civils… des gens comme vous et moi, de toutes confessions, y’en a même des athées, si si !… des gens qui fuient la guerre, la guerre moderne, la guerre sale, la guerre civile et barbare de groupes armées se réclamant d’une confession religieuse ou politique pour excuser leur désir d’hégémonie tyrannique cruelle et barbare, une guerre qui n’attaque pas des armées et des militaires, mais qui attaquent des villes. Une guerre à coup de bombes humaines et de mines, une guerre à coup de tortures, de tueries et de viols filmés en live, une guerre à coup d’asservissement, et d’esclavagisme sexuel à grande échelle. Une guerre pour tuer l’espoir et la liberté, c’est à dire le peuple… vous savez ce connard comme vous et moi qui n’est pas armé, pas entrainé, pas préparé et qui a une putain de famille qu’il tente de sauver par tous les moyens !</p>
<p style="text-align: justify;">Ils payent des fortunes pour traverser des pays en guerre, où ils sont au passage rançonnés. Ils payent des fortunes pour traverser la mer, après les déserts et les ruines. Ils payent des fortunes pour crever sur la route, pour mourir comme des bêtes (après tous oui, nous sommes des animaux… mais là, on se comporte comme bien pire que les pires bêtes). Ils parviennent enfin à nos côtes, nos frontières, ils sont ruinés, ils sont perdus, ils sont épuisés, mais voici le pays des Droits de l’Homme, l’Europe de l’union des nations, de la fraternité de peuples qui ont été en guerre, et ont vécu, subi, fait subir la même chose à leurs peuples !</p>
<p style="text-align: justify;">Et que faisons-nous ?</p>
<p style="text-align: justify;">Nous les appelons migrants, pour leur refuser le statut de fait, de facto, de réfugiés qu’ils sont, qui fuient la guerre. Nous en avons peur, nous les méprisons, nous leur vouons tous les maux, nous les rejetons. Qu’ils crèvent. Nous décidons que cette vieille loi traditionnelle d’accueil, de protection, d’hospitalité, d’asile aux faibles et au opprimés : aux chiottes. Qu’ils restent à crever dans leur pays, massacrés par des barbares, ça ne nous regarde pas ! On va pas se mêler de leur guerre (re-sic), qu’ils ne viennent pas nous demander en plus secours chez nous !</p>
<p style="text-align: justify;">Nous sommes méprisables. Nous valons à peine mieux, peut-être même pas plus, que les monstres qui les massacrent et les forcent à fuir.</p>
<p style="text-align: justify;">Nous les appelons migrants. Ainsi, nous n’avons pas besoin d’être humains, en les traitants en humains…</p>
<p><a class="media-link" href="http://www.brumedargent.net/Brume/public/Actualite/refugies.jpg"><img alt="refugies.jpg" class="media" src="http://www.brumedargent.net/Brume/public/Actualite/refugies.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;width:100%;" title="refugies.jpg, août 2015" /></a></p>
</blockquote>
<p>Mais l'on voit aussi émerger des initiatives qui vont dans le bon sens. L'Allemagne est en train de <a href="http://www.liberation.fr/monde/2015/08/29/en-allemagne-medias-et-personnalites-s-engagent-pour-les-refugies_1372645" hreflang="fr">se mobiliser</a>. On s'engage pour les réfugiés, pour les accueillir.</p>
<blockquote>
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<aside class="tool-bar" style="position: fixed; left: 869.083px; top: 20px;"> </aside>
<figure itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"><img alt="Des militants anti-racistes derrière une pancarte " data-lazy-load="false" data-src="http://md1.libe.com/photo/803061-des-militants-anti-racistes-derriere-une-pancarte-bienvenue-aux-refugies-a-dresde-le-29-aout-2015.jpg?modified_at=1440965413&width=750" data-src-retina="http://md1.libe.com/photo/803061-des-militants-anti-racistes-derriere-une-pancarte-bienvenue-aux-refugies-a-dresde-le-29-aout-2015.jpg?modified_at=1440965413&width=750" itemprop="contentURL" src="http://md1.libe.com/photo/803061-des-militants-anti-racistes-derriere-une-pancarte-bienvenue-aux-refugies-a-dresde-le-29-aout-2015.jpg?modified_at=1440965413&width=750" width="750" />
<figcaption itemprop="description">
<p>Des militants anti-racistes derrière une pancarte "bienvenue aux réfugiés" à Dresde le 29 août 2015 (Photo ROBERT MICHAEL. AFP)</p>
</figcaption>
</figure>
</header>
<p>«Chers réfugiés, c’est bon que vous soyez là car cela nous permet de vérifier la qualité de nos valeurs et de montrer notre respect des autres», estimait le champion du monde de foot et milieu du Real Madrid, Toni Kroos, cité dans la presse.</p>
</blockquote>
<p>Continuons. Faisons de l'Europe entière la terre d'accueil qu'elle doit être. Souhaitons la bienvenue à tous ces réfugiés.</p>
<p><a href="https://www.amnesty.org/fr/latest/campaigns/2015/06/is-hope-on-the-horizon-for-refugees-and-migrants-in-the-mediterranean/" hreflang="fr">Dossier Amnesty International</a></p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2015/08/30/Ne-les-appelez-pas-migrants-bordel%E2%80%A6-appelez-les-r%C3%A9fugi%C3%A9s-%21#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/4575Parentageurn:md5:8c746292200d3a887f434bc57d18760b2014-08-08T18:43:00+01:002014-12-04T12:19:50+00:00AquilegiaSociété<p>Je n'ai jamais été très "bébé". J'ai des copines dont le regard
s'illumine dès qu'elles voient de petits enfants, elles les suivent des
yeux, interagissent volontiers avec eux, bref, les bébés, c'est leur
"truc". Moi le mien c'est plutôt les bestioles. Je fantasme sur l'oiseau
que l'on pourrait apprivoiser, mais je n'ai jamais fantasmé sur les
bébés. Et quand j'ai été enceinte, je ne me projetais pas trop non plus.
Je me demandais si, une fois le bébé là, mon instinct maternel
fonctionnerait... Je sais que ce n'est pas forcément évident, certaines
autres de mes amies ont pu avoir, à la naissance de leur bébé, un délai
d'attachement, bien que tout se soit bien passé par la suite.</p>
<p>Et puis, Pamplemousse est arrivé, par une belle matinée de juin et...
C'est bon, l'instinct maternel a fonctionné à merveille, je suis tombée
amoureuse direct - le papa aussi! ^^ Faut dire qu'il est encore plus
mignon qu'une petite perruche calopsitte... C'est bien la première fois
que je vois ça!</p>
<p>Suivant les conseils des sages-femmes, nos instincts, nos envies et
notre raison, nous avons choisi de pratiquer un parentage de type plutôt
"proximal". Les principes de base s'opposent assez radicalement aux
préceptes en vogue il y a quelques dizaines d'années. Cependant, ils
sont assez simples, et bien qu'il partent d'observations
anthropologiques ils me semblent relever d'un simple bon-sens. Voici
quelques réflexions personnelles sur le sujet.</p> <h3>Le bébé, lien entre passé et futur
</h3>
<p>Dans la nature, il y a en gros deux types de nouveaux-nés : les nidifuges, qui sont capables de se déplacer à la naissance, comme les poulains, les poussins de poule, les canetons, et les nidicoles, qui "restent au nid", comme les poussins de pas mal d'espèces d'oiseau, les lapereaux, les chatons... À la naissance, les nidicoles ne régulent pas leur température, sont souvent nus, etc. Chez les primates, dont nous sommes, les petits sont nidicoles, mais leur "nid", c'est leur mère : attaché à son pelage par leurs réflexes d'agrippements dès la naissance, ils se promènent sur son dos jusqu'à atteindre un stade de maturité qui leur permette de se mouvoir par eux-même. </p>
<p>Quand on observe le bébé humain, il est assez évident qu'il est héritier de ce schéma. Toute son attitude le crie, et pas que verbalement : réflexe d'agrippement aux mains et aux pieds, cris dès qu'il est seul... Par dessus tout, le bébé craint la solitude, et en cela il nous ramène au passé de notre espèce, à nos ancêtres préhistoriques: à cette époque, bien davantage soumise à la prédation, la maladie, dépourvue de maison avec chauffage central... Un bébé avait plus que tout besoin de la protection des adultes (pas nécessairement sa mère), pour sa sécurité, son chauffage, son alimentation. Le bébé nouveau-né, adapté aux conditions de vie de nos ancêtres, est un lien direct vers notre passé. Attirer l'attention des adultes, coûte que coûte les obliger à faire attention à lui, à le prendre avec eux et le soigner jusqu'à ce qu'il cesse ses cris insupportables était une question de vie ou de mort, tout simplement, pas un "caprice". Les cris continus sont de toutes façon trop coûteux en énergie pour un petit bébé pour que l'on puisse raisonnablement penser que, jusqu'à plusieurs mois, il soit capable de faire des "caprices". Les pleurs sont bien plus vraisemblablement un signal "honnête" les premiers mois. En conséquence, on ne peut pas "gâter" un bébé (Sources : <a hreflang="fr" href="http://www.co-naitre.net/articles/pleursautreregardGGF09.pdf">Un autre regard sur les pleurs du nourrisson</a>, par Gisèle GREMMO-FEGER, Pédiatre CHU Brest, <a hreflang="fr" href="http://www.brumedargent.net/index.php/post/2014/08/08/Regard anthropologique et signification des pleurs du nourrisson">Regard anthropologique et signification des pleurs du nourrisson</a>, Laurence GIRARD, Infirmière Puéricultrice D.E.) On peut juste répondre à ses besoins ou les ignorer, avec des conséquences potentiellement graves dans le second cas, notamment liées à l'apprentissage qu'il ne peut compter sur aucune aide quand il en a besoin. Le parentage "proximal" permet, en gardant son bébé à proximité immédiate jour et nuit, de répondre à ses appels immédiatement.</p>
<h3>Pourquoi le parentage proximal?</h3>
<p>Le but principal du parentage proximal est de permettre à l'enfant un attachement "sécurisé" ("secure", d'après la <a hreflang="fr" href="http://www.psychisme.org/Transverse/Bowlby.html">théorie de l'attachement de Bowlby</a>), dans lequel il a confiance dans le groupe d'adultes qui s'occupe de lui et dans lequel il se sent important, valorisé en tant que membre du groupe, puisqu'on répond immédiatement à ses appels, ses besoins. Cet attachement est un besoin fondamental, une base sur laquelle se construit la personnalité. Quelle que soit la raison de ses pleurs, on ne le laisse pas pleurer, on répond. Ça permet de donner un socle de confiance, sur lequel l'enfant pourra se reposer ensuite, notamment pour s'émanciper et bâtir des relations saines avec les autres. L'éducation viendra après, une fois cette base de confiance posée. "Le
maternage/paternage rassure, l'éducation structure" (Source: <a hreflang="fr" href="http://www.brumedargent.net/Mais%20pourquoi%20les%20b%C3%A9b%C3%A9s%20pleurent-ils%20?">Mais pourquoi les bébés pleurent-ils ?</a> Ingrid Bayot). Ainsi, des chercheurs ont pu observer qu'à deux ans, les enfants "sécurisés" réagissaient mieux à la séparation que des enfants non "sécurisés". Après une phase de séparation de leur adulte de référence (souvent leur mère, mais pas forcément), ils retournaient plus facilement à un comportement exploratoire (source : <a hreflang="fr" href="http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/s-attacher-mieux-se-liberer-01-07-2005-70677">S'attacher pour mieux se libérer</a>, la Recherche). Ainsi, n'en déplaise à certains "psychanalystes" qui craignent que le parentage proximal empêche l'enfant de faire son chemin vers l'autonomie, l'objectif de l'attachement sécurisé, c'est au contraire de favoriser l'indépendance, acquise en confiance!</p>
<p>Là différence avec le mode de parentage "distal", c'est qu'on ne force pas le bébé à prendre cette indépendance, on le laisse participer au processus en prenant son rythme en compte. Il ne veut pas s'endormir seul? C'est normal, les bébés ne veulent pas être seuls, ils ne savent pas qu'ils vivent dans une maison bien chauffée avec leurs parents dans la pièce à côté : pour eux, vous pourriez aussi bien les avoir abandonnés à tout jamais à des milliers de kilomètres, au milieu de la nature (<a href="http://www.lllfrance.org/Dossiers-de-l-allaitement/DA-Hors-serie-sur-la-JIA-2005-Des-bebes-de-lage-de-pierre-a-lepoque-de-la-conquete-spatiale.html">Les bébé de l'âge de pierre à l'époque de la conquête spatiale</a>, James J McKenna. Professeur en Anthropologie, et Directeur du
Département d’Anthropologie de l’Université Notre Dame (Indiana).
Directeur du laboratoire de comportement de sommeil mère-enfant). Si le bébé s'endort tout seul dans sa chambre, c'est chouette, c'est une faveur qu'il nous fait. S'il ne nous la fait pas, c'est à nous de nous adapter, quand il sera prêt, il acceptera, parfois avec un peu d'aide (Source: <a hreflang="fr" href="http://llwynrt.legtux.org/laisserpleurer.pdf">La nuit aussi, les enfant ont besoin de nous</a>, collectif scientifique, <a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Allaiter-Aujourd-hui/AA-34-Faut-il-apprendre-aux-bebes-a-dormir.html">Faut-il apprendre aux bébés à dormir?</a> Robert Wright et McKenna). </p>
<p>Par exemple, une méthode conseillée pour accompagner les bébés et les rassurer jusqu'à ce qu'ils s'endorment seuls, consiste à venir à leurs appels et les rassurer de la voix mais sans les prendre si la voix suffit. Pour ça, il faut que le bébé soit capable de reconnaître ses parents à la voix et de se calmer simplement en les entendant et les voyant, sans être pris dans les bras. Et puis on restera auprès de lui pour qu'il s'endorme, mais chaque jour d'un peu plus loin, en le laissant s'adapter. L'enfant doit déjà avoir acquis une certaine maturité. Et pour rester seul sans en souffrir, il doit avoir compris qu'il est en sécurité même seul (cette maturité peut ne se développer qu'en plusieurs années).</p>
<p>Bien entendu, cette approche n'empêche nullement de laisser le bébé jouer un peu de son côté dès qu'il peut s'occuper un peu tout seul sans crainte. Jouer sur son tapis, placé sur le dos et libre d'expérimenter tous les mouvements sans entrave et sans que l'adulte cherche à le guider est excellent pour son développement moteur, son assurance et le développement de sa curiosité (voir les <a hreflang="fr" href="http://www.pikler.fr/emmi.php">travaux de la pédiatre Emmi Pilker sur la motricité libre</a>). </p>
<p>"Laisse-le se faire les poumons", entendent souvent les jeunes parents au sujet de leur nouveau né d'à peine quelques jours/semaines... Il serait destructeur de volontairement laisser penser un bébé qu'il est
abandonné, même si effectivement, il arrête de pleurer quand il est
épuisé, ou s'est résigné à être négligé (<a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Dossiers-de-l-allaitement/DA-61-Ne-laissez-pas-pleurer-les-bebes.html">Ne laissez pas pleurer les bébés</a>, Association Australienne pour la Santé Mentale Infantile). Un nouveau-né dont on n'écoute pas
les pleurs finit peut-être par pleurer moins, rassurant ses parents, mais il demeure stressé, il a juste renoncé à le faire savoir (<a hreflang="fr" href="http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/08/28/18899-pourquoi-bebes-pleurent">Pourquoi les bébés pleurent?</a>). Tout cela à quel prix? Celui de
l'apprentissage qu'il n'a pas de pouvoir sur le monde, que personne ne
fait attention à lui, au final qu'il n'a pas d'importance. C'est un peu le contraire de ce que l'on souhaite lui enseigner quand on veut l'aider à bâtir sa confiance en soi...</p>
<p>L'avantage du parentage proximal est aussi pratique pour les parents. Quand on observe les réponses des bébés, en terme de pleurs, aux différentes pratiques culturelles, on se rend compte si l'on compare le parentage proximal au parentage "traditionnel" occidental, que plus le bébé est en contact proche avec les adultes, c'est à dire que les adultes sont en mesure de répondre immédiatement à leurs besoins, moins les pleurs durent longtemps. En fonction de la technique de parentage, on peut observer une réduction de plus de 40% de la durée des pleurs, toutes choses égales par ailleurs (source : <a hreflang="fr" href="http://www.co-naitre.net/articles/pleursautreregardGGF09.pdf">Un autre regard sur les pleurs du nourrisson</a>, par Gisèle GREMMO-FEGER, Pédiatre CHU Brest). Ce n'est pas négligeable pour la tranquillité générale des parents!</p>
<h3>Les techniques de parentage proximal</h3>
<p>L'idée principale est donc de ne pas laisser pleurer le bébé intentionnellement, répondre à ses besoins le plus rapidement possible, et pour cela, le garder proche de soi physiquement. Quelques techniques:<br />- allaiter (quand c'est possible et que la mère y prend plaisir), sans oublier que l'allaitement, pour bien fonctionner, doit se faire "à l'éveil" au début, pour que le bébé soit calme, frais et dispo au moment de la tétée, puis "à la demande" quand il a appris à demander (<a hreflang="fr" href="http://www.co-naitre.net/articles/pleurseveilIB.pdf">source co-naitre</a>, <a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Feuillets-de-LLL-France/Allaitement-a-la-demande-allaitement-aux-signes-d-eveil.html">source LLL</a>).<br />- porter contre soi, pas seulement pour la promenade mais aussi à la maison, pour donner à l'enfant sa chaleur, lui permettre d'être rassuré par les bruits qu'il entendait avant sa naissance (battements du cœur etc),<br />- pratiquer le "peau à peau", surtout juste à la naissance et dans les semaines qui suivent,<br />- faire dormir l'enfant dans la chambre des parents (cododo ou sommeil partagé), voire dans leur lit (en respectant des consignes de sécurité strictes - sur ce point je n'ai pas réussi à me faire une opinion, les avantages et les inconvénients me semblent à peu près équivalents, (<a href="http://www.lllfrance.org/Dossiers-de-l-allaitement/DA-68-Pratiques-de-sommeil-et-mort-subite-du-nourrisson-tour-dhorizon.html" class="contentpagetitle">Pratiques de sommeil et mort subite du nourrisson : tour d’horizon</a>))... L'enfant qui dort à portée de main de son adulte responsable, entend sa respiration, respire plus régulièrement, ce qui contribue à diminuer le risque de MSN et l'aide à réguler son sommeil (<a href="http://www.lllfrance.org/Dossiers-de-l-allaitement/DA-Hors-serie-sur-la-JIA-2005-Des-bebes-de-lage-de-pierre-a-lepoque-de-la-conquete-spatiale.html">Les bébé de l'âge de pierre à l'époque de la conquête spatiale</a>, James J McKenna).</p>
<p> Ce mode de parentage, qui était probablement celui de nos ancêtres jusqu'à il y a peu, est de plus en plus répandu chez nous semble-t-il, et est parfois décrié pour diverses raisons. La première: il empêcherait l'enfant de se séparer des adultes, et, ce qui fait très peur à certains psychanalystes, de sa mère (<a hreflang="fr" href="http://www.lemonde.fr/vous/article/2010/01/16/le-maternage-proximal-fait-des-adeptes-et-provoque-la-controverse_1292686_3238.html">article du Monde</a>). Cette crainte me semble infondée : d'une part, c'est un mode de parentage très pratiqué de part le monde, sans qu'il y ait de problèmes. Par ailleurs, si ce mode de parentage est le plus proche de celui que pratiquaient vraisemblablement nos ancêtres, pourquoi diable penser que nous n'y soyons pas adaptés? Au contraire, si c'est ce qui a été pratiqué pendant des millions d'années, il est évident que les enfants sont "programmés" pour se construire au mieux ainsi, qu'ils en ont besoin. En outre, quand on sait que justement, les enfants ainsi traités ont une attitude très saine en cas de séparation, et prennent leur indépendance aussi bien que les autres, pourquoi commencer par des mises en garde? Il est d'ailleurs intéressant que Freud lui-même ne faisait aucune recommandation particulière sur le maternage. Il ne juge pas et se contente d'observer les moeurs de ses contemporains, notamment l'allaitement jusqu'à environ 4 ans, et note que les marques de tendresse des mères sont nécessaires à la formation des adultes accomplis: aucune critique particulière. (<a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Maternage-developpement-des-bebes/Freud-la-psychanalyse-lallaitement-et-le-maternage.html">Freud, la psychanalyse, l'allaitement et le maternage</a>)</p>
<p>La seconde critique: appelé "maternage" proximal, il serait un "retour en arrière" de l'émancipation des femmes, de nouveau "esclaves de leur bébé". Je ne partage absolument pas ce point de vue. Déjà, à part l'allaitement (il n'est plus à la mode de mettre les enfants "en nourrice"), tout peut être effectué par une autre personne, le père par exemple. D'où l'idée de "parentage" et non "maternage" proximal. Dans les années 50, éloigner les bébés de leurs mères a été vu comme une libération des femmes... Mais n'aurait-on pas obtenu le même résultat en partageant le parentage avec le père, les grand-parents, la famille étendue et/ou en mettant en place des aides parentales respectant les besoins fondamentaux des bébés, c'est à dire en partageant les soins des bébés entre les adultes disponibles, plutôt qu'en condamnant les bébés à une solitude forcée à laquelle ils ne sont pas adaptés?</p>
<p>En outre, ces techniques peuvent aussi, à condition qu'on y prenne plaisir, faciliter la vie! Porter son bébé en écharpe de portage ou porte-bébé? Ça permet d'avoir les mains libres pour vaquer à ses
occupations et de ne pas avoir à surveiller un bébé laissé seul dans une
autre pièce. Allaiter? <a hreflang="fr" href="http://www.lamiteorange.com/2014/10/la-verite-sur-les-biberons/">Tellement pratique</a>! Pas besoin de préparer de biberons, ni d'en emmener quand on quitte la maison (bon, ok, la mère doit quand même rester avec son bébé ou tirer son lait). Pas de vaisselle. Que de temps gagné! Dormir avec son bébé quand on allaite? Même pas besoin de se lever la nuit, pratiquement pas besoin de se réveiller! Léo et moi ne faisons pas dormir Pamplemousse dans notre lit toute la nuit, bien qu'il soit dans notre chambre juste à côté de nous, mais il m'est déjà arrivé de m'endormir avec lui pour une grasse matinée ou au cours de la journée pour une sieste (en prenant bien garde à ce qu'il ne risque pas de tomber du lit) après une tétée, et de me réveiller à peine s'il prenait une deuxième tétée un peu après... Sommeil très réparateur!</p>
<p>Bien sûr, pratiquer l'une ou l'autre de ces techniques est un choix purement personnel. Il semble à l'aune des connaissances actuelles vraiment important de ne pas laisser pleurer un bébé à dessein et d'avoir un maximum de contacts physiques avec lui, surtout au début de sa vie. Il en a besoin. Cela dit, quelle que soit les méthodes de parentage employée, le plus important me semble d'y prendre plaisir. Mieux vaut, il me semble, donner un biberon avec le sourire et en faisant plein de câlineries, d'autant que rien n'empêche de le donner au nouveau-né en contact peau à peau, qu'allaiter à contre-coeur...</p>
<h3>Allaitement</h3>
<p>Avant l'invention du lait industriel, avant la domestication des vaches, aucun autre lait n'était disponible, pour le bébé, que le lait de la mère (ou de la nourrice). Il est donc tout à fait logique de penser que pendant des millions d'années, les bébés ont été allaités jusqu'à leur sevrage naturel, vers 2-3 ans ou même plus tard (en comparant les données biologiques humaines à ceux des autres primates, certains chercheurs avancent que l'âge "naturel" de la fin du sevrage pourrait atteindre 7 ans (<a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Allaiter-Aujourd-hui/AA-37-L-allaitement-long-un-age-naturel-pour-le-sevrage.html?">"Un âge naturel pour le sevrage?" LLL</a>). Naturellement, le début du sevrage, l'introduction d'aliment solides, peut se faire plusieurs mois ou années avant que l'enfant cesse totalement de boire du lait. Et pourquoi ne pas attendre simplement le sevrage naturel? (<a hreflang="fr" href="http://www.co-naitre.net/articles/allaiter1anIB.pdf">Allaiter un enfant d’un an et plus</a>... Ingrid Bayot)</p>
<p>Partant de là, je n'arrive pas à comprendre par quel miracle nous en sommes venus à trouver que l'allaitement d'un bambin marchant était quelque-chose de choquant, ou à craindre que celui nuise à son indépendance. Lorsque l'on dit qu'on allaite, la première question que l'entourage pose, c'est "Quand est-ce que tu arrêteras?". Et ce, même si il est convaincu de la supériorité qualitative du lait maternel sur le lait en poudre. Pourtant, nombre de pédiatres s'accordent à dire que sevrer naturellement son enfant, vers 2-3 ans, ne nuit absolument pas à son développement psychique et à son autonomie, bien au contraire! ("J'élève mon enfant", Laurence Pernoud, <a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Dossiers-de-l-allaitement/DA-Hors-serie-sur-la-JIA-2005-Allaiter-un-bambin-Dr-Jack-Newman.html">article LLL, Jack Newman</a>). Effectivement, en quoi donner assurance, confiance et bonheur pourrait-il être nuisible?</p>
<p>Il est intéressant de constater que l'on est apparemment beaucoup revenu des contraintes qui pesaient sur l'allaitement il y a seulement encore quelques années. Aucune sage-femme ne m'a parlé de la "contrainte des quatre heures", qui veut que l'on allaite un bébé au même rythme qu'on lui donnerait le biberon (quand bien même les deux laits ne sont pas digérés de la même manière, et quand bien même on ne sait pas quelle quantité prend un bébé au sein). Cette contrainte, qui semble héritée d'un temps où les professionnels de santé devaient s'occuper d'orphelins, et trouvaient donc plus pratique de les nourrir tous à la même heure (on les comprends), pouvait perturber la mise en place de l'allaitement, et causait en tous cas bien des soucis inutiles aux parents. L'allaitement "à la demande" est bien plus paisible, même s'il demande de l'investissement. Et il correspond bien mieux aux besoins du bébé et à la physiologie des seins! (<a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Allaiter-Aujourd-hui/AA-44-Frequence-et-duree-des-tetees.html">Fréquence et durée des tétées, LLL</a>)</p>
<p>Les bienfaits de l'allaitement, pour l'enfant (<a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Feuillets-du-Dr-Jack-Newman/Comment-le-lait-maternel-protege-les-nouveau-nes.html">Comment le lait maternel protège les nouveaux né</a>, <a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Dossiers-de-l-allaitement/DA-42-Allaitement-et-developpement-des-structures-faciales.html">Allaitement et développement des structures faciales</a>) comme pour la mère (<a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Dossiers-de-l-allaitement/DA-51-Allaitement-et-sante-maternelle.html">allaitement et santé maternelle</a>), sont bien connus, mais la seule chose qui importe, c'est d'avoir envie d'allaiter pour le faire. Il est aussi important d'être soutenue pour surmonter les inévitables difficultés, surtout par le père, dont le rôle est crucial (<a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Allaiter-Aujourd-hui/AA-85-Papas-de-bebes-allaites.html">Papas de bébés allaités</a>). Personnellement, lorsque j'ai commencé à allaiter Pamplemousse, je ne
savais pas si ça allait me plaire. Il s'avère que oui. Néanmoins, je
n'ai pas de plan d'allaitement, je ne sais jusqu'où je voudrai/pourrai
continuer. Tout ce que je sais, c'est que j'aimerais que l'on me laisse
décider sans me culpabiliser, dans un sens ou dans l'autre.</p>
<h3>Portage en écharpe</h3>
<p>Porter son bébé contre soi peut être un grand plaisir, pour le parent comme pour le bébé. Cela répond au besoin de proximité physique du bébé (<a hreflang="fr" href="http://www.lllfrance.org/Feuillets-de-LLL-France/Porter-son-bebe-son-petit-enfant.html">Porter son bébé LLL</a>). Le bébé entend les battements du cœur, les bruits des divers organes, cela lui rappelle la vie in-utero. Serré dans une écharpe, ce qui laisse les mains libre au parent et lui permet de ménager son dos, il retrouve un contact qui peut aussi le rassurer par la ressemblance avec les contact de l'utérus avant la naissance. Cela permet de faire transition entre la vie in-utero et la vie ex-utero quand l'enfant est tout petit. Ensuite, c'est simplement... très pratique!</p>
<p>Par contre, il est important de bien choisir son matériel : une écharpe de portage commandée chez un fabriquant spécialisé, ou un porte-bébé "physiologique", aussi chez un fabriquant spécialisé. L'écharpe permet de pratiquer différents portages : sur le ventre, sur la hanche, puis sur le dos pour les bébés à partir de deux-trois mois (ça leur permet de suivre les activités de l'adulte, ce qui est une bonne stimulation cognitive). Ce qui est important, c'est que le dos de l'enfant soit soutenu dans une position arrondie, qu'il soit assis sur ses fesses et ses cuisses, et non pas sur son entre-jambe comme dans un porte-bébé "classique", et que ses genoux soient remontés à hauteur du nombril. Cette position permet de ménager le dos de l'enfant, qui peut rester longtemps dans cette position, mais aussi le dos du porteur. Il est important aussi de porter l'enfant face contre le porteur, et pas "face au monde". S'il est fatigué, ou qu'il voit quelque-chose qui le dérange ou l'effraie, il faut qu'il puisse se blottir contre le porteur, cacher ses yeux. Si il veut voir le monde, il suffit de le porter sur le dos, assez haut il pourra regarder par dessus votre épaule.</p>
<p>Jusqu'à quand porter? Je ne me pose pas franchement la question. Le mode d'emploi de mon écharpe précise "jusqu'à trois ans". Le portage devient de toutes façons de plus en plus fatiguant, je suppose, quand l'enfant grandit, et le bambin a également de plus en plus besoin de bouger par lui-même. À partir du moment où l'enfant acquiert son autonomie, a envie d'explorer le monde par ses propres moyens, le portage devient un moment-câlin (sans que le porteur soit obligé de s'asseoir et cesser ses activités), ou bien un moyen de transporter un enfant trop fatigué en promenade.</p>
<h3>Congé de maternité/paternité</h3>
<p>Le congé de maternité, en France, lorsque l'enfant est né à terme, s'achève lorsqu'il est âgé de deux mois et une semaine. À cet âge, un bébé tête encore facilement plus d'une dizaine de fois par jour, et l'allaitement n'est pas encore stabilisé. Il faut attendre trois mois en moyenne pour qu'il devienne "automatique" et que l'on puisse réduire le nombre de tétées (en les remplaçant par des biberons de lait artificiel ou tiré) sans risquer de tarir le lait complètement (dans le cas des "compléments au lait industriel) ("J'élève mon enfant", Laurence Pernoud).</p>
<p>Mais deux mois et demi, c'est beaucoup trop tôt! En tous cas de mon point de vue. Si j'avais été obligée de laisser Pamplemousse toute la journée à ce moment là, j'aurais été très malheureuse, le bébé est encore une toute petite chose fragile dont on n'a absolument pas envie de se séparer. Les congés parentaux d'un an, comme il se pratique dans les pays nordiques (à partager entre les deux parents), me semblent bien plus raisonnables. D'ailleurs, pour l'égalité d'accès au travail aux deux sexes, il me semble également indispensable que les congés paternité soient de même durée que les congés de maternité. Ainsi, les employeurs ne pourraient se servir de cet argument pour dévaloriser les femmes - et les pères pourraient s'impliquer plus sereinement dans le parentage de leur nouveau-né, l'esprit libre.Car notre culture nous fais encore trop minimiser le rôle des pères (souvent par les hommes eux mêmes, qui déclarent que l'enfant n'est "intéressant" que quand il commence à parler). Heureusement, ça change, et nombreux sont les pères qui profitent de leur petit bébé avec joie et construisent avec lui un lien fort dès le début.</p>
<p>En conclusion, je pense que c'est une bonne chose que le parentage proximal devienne "à la mode", car plus on en parlera et plus il redeviendra culturel, plus les parents pourront se rendre compte de l'étendue des choix qui s'offrent à eux et choisir ce qui leur convient le mieux sans avoir à subir les pressions d'un entourage (et parfois d'un personnel médical) pas toujours bien informé. Et plus l'aide aux parents pourra se mettre en place.</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2014/08/08/Parentage#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/4082Le féminismeurn:md5:c8e96e1697ecaad115c331bd04569e132013-05-31T14:03:00+01:002016-08-07T16:29:45+01:00AquilegiaSociété<p>Il y a quelques semaines, <a href="http://cafaitgenre.org/2013/03/16/sexisme-chez-les-geeks-pourquoi-notre-communaute-est-malade-et-comment-y-remedier/" hreflang="fr">un article</a> est paru sur le blog "ça fait genre", pour dénoncer le sexisme dans le monde "geek", et particulièrement celui des jeux vidéos. De multiples réactions/discussions ont fleuri sur la toile, sur lesquelles je ne reviendrai pas parce qu'il faut vraiment avoir vécu dans une grotte pour les avoir loupées. <img src="/Brume/themes/default/smilies/smile.png" alt=":-)" class="smiley" /><br />
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Un point intéressant, ces discussions ont eu pour conséquence d'en entraîner un tas d'autres sur le féminisme et sur ses enjeux. J'ai participé à certaines, et là, stupeur. Stupeur de constater à quel point le féminisme est une idée mal comprise, mal traduite, mal interprétée, par des hommes comme par des femmes.<br />
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Bien sûr, je ne prétends pas connaître toutes les branches de ce mouvement somme toute très divers, ni avoir entendu toutes les déclarations récentes. Et je sais que tous les mouvements ont leurs extrémistes. Alors je me contenterai d'exposer ici ma vision du féminisme, celle que je pratique, en tant que féministe moi-même.</p> <h3>Égalité?</h3>
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Pour moi, l'idéologie féministe principale se résume à un point tout simple: revendiquer l'égalité entre hommes et femmes. Il ne s'agit pas de mettre les femmes en avant mais de refuser la discrimination sociale sur la base du genre, c'est à dire le sexisme. Mais je suis toujours extrêmement surprise de constater à quel point ce concept d'égalité est mal compris.<br />
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L'égalité réclamée par les féministes, c'est l'égalité en droit. Réclamer l'égalité en droit entre deux personnes ne signifie pas nier leurs différences. C'est l'égalité en droit qui est citée dans le premier article des droits de l'homme. Quand on dit "les hommes naissent libres et égaux en droit", personne ne sous-entend que les hommes sont tous identiques. On sait bien qu'il y a des forts , des faibles, des gros, des bêtes, des malins, des petits, des grands... Chacun a des qualités, ses atouts, mais aussi ses faiblesses et elles sont différentes pour chacun.<br />
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En conséquence, demander l'égalité entre hommes et femmes ne signifie en aucun cas nier les différences entre hommes et femmes, mais demander à ce que tous disposent des mêmes droits et de la même égalité de traitement : accéder aux mêmes apprentissages et formations sans a-priori, être sélectionné sur ses compétences et non pas sur des préjugés. Simple bon-sens.<br />
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Concrètement, ça veut dire supprimer le sexisme, à savoir le traitement a priori différent des hommes et des femmes (en dehors du contexte de la séduction, nous sommes d'accord). Si une femme et un homme postulent pour un travail reposant sur la force physique, ils doivent être jugés sur leurs seules compétences, la femme ne doit pas être éliminée d'office parce que c'est une femme. Comme les hommes sont en moyenne plus forts que les femmes, moins de femmes seront vraisemblablement sélectionnées que d'hommes sur ce type de poste, mais si une femme vraiment forte arrive (<a href="http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2012/04/les-femmes-sont-elles-moins-fortes-que-les-hommes-.html" hreflang="fr">il y en a</a>, et il y en aura probablement de plus en plus si la société accepte un peu que les muscles des femmes ne sont pas horribles), alors il n'y a pas de raison de la refuser.<br />
De la même manière, si des personnes se retrouvent à devoir travailler à un poste trop dur pour elles, il n'y a pas de raison de privilégier la protection des femmes : il faut protéger tous ceux qui en ont besoin, hommes et femmes.<br />
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C'est souvent oublié, mais le féminisme, en conséquence, œuvre pour les droits des hommes à accéder aussi facilement que les femmes aux rôles et métiers dits "de femmes", comme puériculteur (le correcteur orthographique me propose d'office "puéricultrice"...) et à accepter et revendiquer des qualités traditionnellement dites "féminines" comme la douceur, la compréhension, j'en passe et des meilleures. Cette façon de voir coupe en conséquence l'herbe sous le pied à des revendications sexistes de la part des femmes, car il y en a aussi, affirmant que les femmes sont plus ci ou plus ça que les hommes.Dans un sens ou dans l'autre, peu importent les "en moyenne", justifiés ou non : la variation autour de ces moyennes est toujours suffisamment vaste pour que la présélection et les préjugés sur le genre n'aient aucune raison d'être. La plus forte des femmes est plus forte que le plus faible des hommes, le plus doux des hommes est plus doux que la plus dure des femmes.</p>
<p>Dernier détail, rechercher l'égalité signifie également refuser l'effet "piédestal" que peut leur donner la forme flatteuse du sexisme, comme la galanterie. Comme le fait si bien remarquer Maïa Mazaurette <a href="http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articles/survivre-a-l-absence-de-galanterie-ca-va-plutot-bien/15391" hreflang="fr">ici</a>, nous ne voulons pas d'un monde "galant", où l'on n'est prévenant qu'avec les femmes tout simplement parce que nous voulons d'un monde gentil, où l'on est prévenant avec tout le monde. En pratique : j'accepte tout à fait qu'un homme me tienne la porte si il accepte qu'à un autre moment ce soit moi qui la lui ouvre.</p>
<h3>Complémentarité ?</h3>
<p>Juste un mot sur cette "complémentarité entre hommes et femmes" que certains voudraient substituer à l'égalité. Cette substitution a été refusée avec raison dans la constitution tunisienne (les tunisiennes sont plus malignes que ce nouveau groupe anti-féministe nommé <a href="http://www.lesinrocks.com/2013/05/30/actualite/antigones-qui-sont-ces-anti-femen-11399243/" hreflang="fr">antigones</a>).<br />
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La vision égalitaire des genres masculins et féminins n'entraîne ni refus ni déni de la notion de "complémentarité" qui peut exister entre hommes et femmes mais elle l'élargit : ce qui est complémentaire, ce sont les individus qui se choisissent ainsi sur la base de leur personnalité, pas seulement les hommes et les femmes. On ne considère pas que hommes et femmes sont complémentaires par défaut, c'est à dire qu'on ne considère pas que n'importe quel homme est plus complémentaire en terme de personnalité à n'importe quelle femme qu'une autre femme. C'est d'ailleurs facile à observer n'importe où.<br />
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Dans le milieu du travail, il y a besoin de gens qui travaillent bien ensemble, pas nécessairement des hommes et des femmes. Un binôme de travail peut être constitué d'un homme et d'une femme et fonctionner parfaitement bien, mais deux femmes peuvent se retrouver parfaitement complémentaires dans leur travail, comme deux hommes. Idem pour le reste, y compris la vie de famille. La seule chose pour laquelle hommes et femmes sont vraiment complémentaires, c'est fabriquer un bébé. Après, que ce soit l'éducation du bébé ou tous les autres aspects de la vie, peu importe le genre, ce qui compte est la complémentarité de l'esprit et de la personnalité. Ce ne sont pas les couples homosexuels, qui ont bien compris qu'on pouvait être complètement complémentaire d'une personne du même sexe/genre, qui me contrediront.<br />
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En conclusion, dans cette vision féministe, peu importe que les femmes et les hommes aient certaines tendances à préférer/être un peu plus aptes à exercer certaines activités, que ces tendances soient innées ou acquises. Ce qui est important, c'est que chacun ait accès aux mêmes possibilités d'éducation, d'activités, d'apprentissage. Peu importe qu'une petite fille joue à la poupée si elle a eu, en toute neutralité (et là c'est difficile) l'accès au même éventail de jouets qu'un petit garçon, pour faire son choix librement.<br />
Égaux, chaque individu sera considéré pour lui-même, ses qualités et défauts propres, sans projections ni a-priori et l'on pourra exprimer toutes la richesse de nos personnalités sans se brider. Accepter que les traits de caractères ne sont <a href="http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articles/veto-sur-la-part-feminine/17096" hreflang="fr">ni "féminins" ni "masculins"</a> parce que hommes et femmes peuvent être doux, agressifs, sentimentaux, aimer les macarons et les voitures. On n'a pas besoin d'être viril pour être un homme, ni féminine pour être une femme, chaque individu doit simplement trouver ce qu'il aime et ses affinités par lui-même. Et pour cela, chacun doit pouvoir accéder librement et également à toutes les ressources de la société. Égaux en droits. Au pays des droits de l'homme, ça ne devrait pas être trop dur à demander?</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2013/05/31/Le-f%C3%A9minisme#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3639Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexeurn:md5:4caad967704b8585b4887ae1d21e4c872013-01-16T11:59:00+00:002013-01-22T17:14:50+00:00AquilegiaSociété<p>Depuis plusieurs semaines, j'ai passé pas mal de temps à m'exprimer, sur la toile, sur ce sujet, qui me tient à cœur. Pour l'instant, parlant pas mal ailleurs, je n'avais pas ressenti le besoin ni pris le temps d'écrire un billet ici (probablement parce que Brume d'Argent n'est pas un blog parmi les plus lus, ce qui ne peut certes être amélioré qu'en donnant des choses à lire). Et puis, des tas de gens se sont <a hreflang="fr" href="http://www.tetu.com/actualites/france/virginie-despentes-repond-a-lionel-jospin-et-aux-anti-mariage-pour-tous-22503/130">remarquablement bien exprimés sur le sujet</a>, alors pour quoi en rajouter?</p>
<p>Et puis il y a eu le 13 janvier. </p> <p>Des hordes de gens sont venus crier leur haine de la différence, leur incompréhension dramatique de ce que peuvent ressentir les populations discriminées, leur manque abyssal de compassion et leur ignorance crasse de faits pourtant basiques. Et il me semble que si nous autres, du camp d'en face, ne nous exprimons pas tous, nous laisserons courir l'illusion que, finalement, la minorité, c'est nous. Alors que les sondages nous donnaient encore majoritaires il y a encore quelques semaines. <br />Donc voilà, je le dis, je suis POUR le mariage pour tous, l'adoption par les couples homos, la PMA, tout ça.</p>
<p><img alt="dessin de Laurel" style="max-width:100%;" src="http://bloglaurel.free.fr/2013/janvier/homophobe.jpg" /><br /><br />(Illustration de Laurel)</p>
<p>Et je le dis tout en considérant totalement indécent le fait que l'ont puisse penser me demander mon avis, ou que mon avis (ou ceux des centaines de milliers dans la rue dimanche dernier) puisse avoir la moindre importance: au nom de quel droit pouvons-nous, nous citoyens lambda, juger ce qui touche à l'intime, à l'amour entre deux personnes, à leur capacité à élever des enfants?</p>
<h3>Juger l'amour entre deux personnes. </h3>
<p>Quels sinistres imbéciles s'arrogent le droit de juger qu'un lien amoureux a plus de valeur qu'un autre? En vertu de quoi? Tous les pseudos-arguments que j'ai pu lire ou entendre sont navrants de stupidité et d'ignorance.</p>
<p>"Pas naturel" revient en force. Alors que dans la nature, l'homosexualité est non seulement monnaie courante (10% en moyenne sur l'ensemble des espèces animales où la question a été étudiée, jusqu'à 20% chez certains oiseaux comme les mouettes rieuses, qui pratiquent également l'adoption - oui, par des couples homosexuels, on n'a rien inventé), mais absolument pas étonnante d'un point de vue évolutif (diverses hypothèses existent pour expliquer cette évolution et le maintien dans les populations d'une part non négligeable d'individus homosexuels, l'une des dernières étant que certains gènes favoriseraient une fertilité accrue chez un sexe, mais une tendance à l'homosexualité chez l'autre). Pour qui souhaite se renseigner sur le sujet, de Wikipedia aux livres de Thierry Lodé (professeur à l'université de Rennes, spécialiste de la question), la littérature abonde. </p>
<p>Mais finalement, qu'un comportement soit représenté dans la nature ou pas, que nous importe? Chaque espèce a ses comportements propres, la nôtre y compris : personne n'a besoin de savoir si d'autres espèces font des mathématiques pour accepter que notre nature, à nous, soit de s'intéresser à ce genre de sujet. Et en matière de sexe, les comportements naturels de la plupart des espèces feraient dresser les cheveux sur la tête de la grande majorité des gens (<a hreflang="fr" href="http://www.amazon.fr/Manuel-universel-d%C3%A9ducation-sexuelle-esp%C3%A8ces/dp/2020397269">lecture</a>). Et on oublie souvent à quel point les comportements humains sont <a hreflang="fr" href="http://bigthink.com/dollars-and-sex/taking-the-christianity-out-of-sex">culturellement variés</a>, et à quel point chaque culture entretient ses préjugés.</p>
<p>L'homosexualité ne se choisit pas, pas plus que l'hétérosexualité ou la préférence pour la tarte à la fraise par rapport à du vomi de chat. Certaines de nos préférences sont innées (génétiques ou épigénétique), ou acquises avant la naissance (par divers mécanismes liés à l'environnement in utero), et nous ne pouvons rien y changer. Et si la nature de l'espèce humaine est d'avoir un certain pourcentage d'homosexualité, nous ne pouvons rien y changer non plus, et les jugements de valeur sont aussi vains et ridicules que ceux des goûts et des couleurs. </p>
<p>Le mariage célèbre l'amour entre deux personnes libres, adultes et consentantes. Aucun humain au monde n'a le pouvoir, la capacité, de quantifier l'amour ressenti par qui que soit envers qui que ce soit. Les chrétiens de l'ancien temps l'avaient probablement compris, eux qui ont peint des représentations de mariages entre deux hommes à diverses reprises dans des églises renommées, dont un célébré par Jésus lui-même (<a hreflang="en" href="http://web.archive.org/web/20081012074220/http://www.colfaxrecord.com/detail/91429.html">source</a>). Anecdotique? Peut-être. Ou pas. Ceci aurait-il été volontairement oublié par les religieux actuels?</p>
<h3>La capacité à élever des enfants. </h3>
<p>Là encore, les seules personnes aptes à juger quoi que ce soit sont celles qui ont, sur le terrain, comparé le développement des enfants adoptés par des couples hétéros et celui des enfants adoptés par des couples homos. De nombreux pays ont depuis longtemps autorisé l'adoption par les couples homosexuels, nous disposons donc d'un certain recul. En conséquence, il commence à y avoir des tas d'études sur ce sujet. </p>
<p>-<a hreflang="en" href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22357125">Celle-ci</a> dit : </p>
<blockquote><p>"Researchers have not found significant differences between offspring of heterosexual parents and those of lesbian and gay parents in terms of their cognitive, psychological, or emotional adjustment."<br />Traduction approximative :<br />"Les chercheurs n'ont trouvé aucune différence significative entre les enfants élevés par des parents hétérosexuels et ceux élevés par des parents homosexuels en terme de développement cognitif, psychologique ou émotionnel."</p>
</blockquote><br />- <a hreflang="en" href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22381718">Celle-ci</a> , réalisé à l'université de Montpellier, annonce:<br /><blockquote><p>"Studies about child development, sexual orientation, gender identity, gender role behavior, emotional/behavioral development, social relationships and cognitive functioning showed no difference between children of lesbian mothers and those of heterosexual parents. Likewise, parental functioning, the mothers' psychological health and maternal skills were not significantly different among lesbian mothers than among heterosexual mothers. In studies concerning gay fathers, findings generally indicate no differences in sexual orientation, socialization, or psychological outcomes in children of gay fathers compared to children of heterosexual fathers. "<br />Traduction approximative : "Les études sur le développement, l'orientation sexuelle, l'identité de genre, le rôle comportemental du genre, le développement émotionnel/comportemental, les relations sociales et le fonctionnement cognitif ne montrent aucune différence entre les enfants élevés par des mères lesbiennes et les parents hétérosexuels. De la même manière, le fonctionnement parental, la santé mentale des mères et leurs comportements maternels n'étaient pas différents entre les mères lesbiennes et les mères hétérosexuelles.<br />Dans les études concernant les pères gay, il n'y a pas de différence concernant l'orientation sexuelle, la socialisation ou la psychologie de leurs enfants comparés avec ceux des enfants élevés par des pères hétérosexuels. Les auteurs disent encore qu'une seule étude a montré que les femmes
élevées par des pères gays, avaient tendance à être un peu moins à
l'aise dans l'intimité, et à moins volontiers dépendre des autres. Je
n'ai pas trouvé l'étude pour regarder les effectifs.</p>
</blockquote><p>Bref, dans l'ensemble, il n'y a aucune différence, pour des enfants, à être élevé par des parents gay ou non, c'est ce que montre l'état actuel de la recherche. Ce n'est pas la peine de se lancer dans de grandes explications psychologico-catastrophistes comme quoi être élevé par des parents de même sexe empêche de se représenter ses origines, la mise en place du symbolisme de la filiation etc etc, les faits sont LÀ : il n'y a pas de différence de développement entre les enfants adoptés par les couples homos et ceux adoptés par des couples hétéros. Aucun des détracteurs des études réalisées, même si certains sont des grands noms, n'a jusqu'à présent réussi à faire publier son avis dans un journal scientifique, faute de preuves. </p>
<p> Je me demande combien des manifestants de dimanche avaient lu ces études... Avancer l'argument du bien-être des enfants pour dissuader un couple homo d'en avoir, c'est exactement comme l'avancer pour dissuader un couple hétéro, d'en avoir, mettons parce qu'il est blond : un avis gratuit et idiot, contradictoire avec tout ce que l'on sait, objectivement, des capacités des gens à élever des enfants. </p>
<p>Un autre pseudo-argument est celui du regard des autres sur les enfants de couples homos : tout le monde sait combien l'enfance est un monde cruel, et où l'on a tôt fait d'être stigmatisé. Sauf que ce propos fait justement le lit des discriminations, il les justifierait presque, ou en tous cas les excuse. Ce n'est pas en ayant peur qu'on rendra la société plus maligne (et autant empêcher tous ceux qui ont des noms ridicules, des physiques ou des métiers ou quoi que ce soit sortant de la norme d'avoir des enfants aussi, on sait tous ce que ça donne dans la cour de récré - bon, y aura plus beaucoup d'enfants si on fait ça).</p>
<p>Du coup, la situation semble évidente : la souffrance préjugée des enfants élevés par des couples homos n'a jamais été mise en évidence, mais la souffrance des gens que l'on juge arbitrairement incapable d'élever des enfants, à qui on refuse l'égalité et des droits les plus fondamentaux (dont celui de choisir de ne pas se marier), la souffrance des enfants à qui l'on dénie la reconnaissance de leurs deux parents (puisque pour l'instant un parent homosexuel ne peut faire adopter son enfant par son conjoint, l'enfant sera donc retiré à son deuxième parent si le premier décède), crève les yeux. Qu'est-ce qu'on attend pour y remédier?</p>
<p>En conclusion, aucune raison rationnelle ne peut être avancée pour empêcher le mariage de couples de même sexe, ni leur adoption/conception médicalement assistée d'enfants. Être contre, c'est être dans le subjectif, l'opinion non renseignée, la discussion de comptoir. Et quand on sait la souffrance qu'engendrent la discrimination, quelle qu'elle soit, et l'injustice (oui, ça a échappé à environ 360 000 personnes, mais n'être pas considéré comme l'égal des autres est une injustice extrêmement cuisante), j'ai du mal à comprendre l'énergie dépensée par les militants de dimanche. </p>
<p>Si ils s'étaient renseignés un minimum sur le sujet, ils auraient pu s'épargner de venir, et la honte de voir leur ignorance et leur méchanceté (je n'ai pas d'autre mot pour qualifier une volonté de stigmatiser des gens qui n'ont rien demandé d'autre qu'à être traités en égal des autres) étalées ainsi à la face du monde.</p>
<p>Si, ainsi que l'affirment beaucoup, "il y a des choses plus importantes à traiter d'abord", pas de problème : accordons les droits et passons à autre chose. Effectivement, il y a beaucoup d'autres choses à faire.</p>
À lire :
<br />- <a hreflang="fr" href="http://www.projet17mai.com/">Projet 17 mai</a> : plein de bandes dessinées à lire!<br />
- Le blog de Maître Eolas : Du mariage pour tous <a hreflang="fr" href="http://www.maitre-eolas.fr/post/2012/11/19/Du-mariage-pour-tous">1</a> et <a href="http://www.maitre-eolas.fr/post/2013/01/22/Du-mariage-pour-tous-%282e-partie%29" hreflang="fr">2</a><br />
- Le Monde : <a hreflang="fr" href="http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/17/l-humanite-n-a-cesse-d-inventer-de-nouvelles-formes-de-mariage-et-de-descendance_1792200_3224.html?fb_action_ids=476326302403090&fb_action_types=og.recommends&fb_source=other_multiline&action_object_map={%22476326302403090%22%3A175877379218076}&action_type_map={%22476326302403090%22%3A%22og.recommends%22}&action_ref_map=[">Interview de Maurice Godelier</a>, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, prix de
l'Académie française et médaille d'or du CNRS 2001 pour
l'ensemble de son œuvre<br />
- <a hreflang="fr" href="http://cestlagene.com/2013/01/16/au-nom-de-tous-les-miens/">C'est la gêne 1</a><br />
- <a hreflang="fr" href="http://cestlagene.com/2012/12/03/lettre-ouverte-aux-homophobes-qui-signorent/">C'est la gêne 2</a><br />
- <a hreflang="fr" href="http://wandrilleleroy.fr/toujoursuntrucadire/?p=491">Toujours un truc à dire</a><br />- <a hreflang="fr" href="http://www.juliemaroh.com/2012/12/16/a-propos-du-mariage-pour-tous-cheminement/">Les cœurs exacerbés</a><br />http://www.brumedargent.net/index.php/post/2013/01/16/Projet-de-loi-ouvrant-le-mariage-aux-couples-de-personnes-de-m%C3%AAme-sexe#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3537Fumble Zone!urn:md5:dcb9aa4f2a14d6e45c1714ef4829c3dd2012-11-19T12:48:00+00:002012-11-19T12:48:58+00:00AquilegiaProjetsfumblezoneprojet persoweb-série <p>Voici le teaser d'une nouvelle web-série, sur laquelle Léo et moi (et toute l'équipe de notre studio nommé Mithril) travaillons depuis presque deux ans!</p>
<iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/pRv0ghoRm64" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<p>Pour en savoir plus, s'abonner etc, voilà deux pages à retenir :<br />- le site de <a hreflang="fr" href="http://www.fumblezone.net">Fumble Zone</a><br />- la <a hreflang="fr" href="http://www.facebook.com/FumbleZone">page FB</a> du projet</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/11/19/Fumble-Zone%21#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3472Un mot sur l'affaire Seraliniurn:md5:aa50b010f2a05484fa033404e6ce764d2012-10-23T13:31:00+01:002012-10-23T13:31:00+01:00AquilegiaSciencesOGMSciencesSeraliniSociété<p>Pour ceux qui vivent dans des grottes, ce
chercheur a mené une <a hreflang="fr" href="http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22999595">expérience sur le long terme</a> (deux ans) en
nourrissant des rats avec des OGM, afin de voir si, en les comparant
avec des rats nourris sans OGM, on observait un effet délétère d'une
alimentation à base d'OGM. Moralité : oui, on observe un effet de l'OGM
particulier qui a été testé, le maïs NK603. Pas "tous les OGM", comme l'ont
prétendu certains, mais "un" OGM, ce maïs-là. Les rats, une lignée
consanguine particulièrement fragile) ont développé significativement
plus de tumeurs quand ils étaient nourris avec le maïs OGM. On ne sait
pas exactement pourquoi, mais quelques hypothèses sont avancées par
l'équipe de Seralini.</p> <p>Avant d'aller plus loin, un petit mot sur les OGM. C'est quoi? Fabriquer un OGM, c'est insérer dans le génome d'un organisme un gène qui n'y était pas, potentiellement d'une autre espèce. Est-ce que ça se fait dans la nature? Oui. On utilise d'ailleurs, chez les plantes, une bactérie dont "fabriquer des OGM" est le mode de vie naturel, le bien nommé "<em>Agrobacterium tumefaciens</em>". C'est la bactérie responsable de la fameuse "gale du collet" chez les plantes : ce sans-gène injecte en effet littéralement de son ADN dans celui des cellules de la plante afin qu'elle produise des protéines intéressantes pour la bactérie, qui n'a plus qu'à se nourrir. Exactement ce qu'on veut faire pour nous : que nos plantes cultivées produisent des protéines qui sont intéressantes pour notre nourriture. Comme tous les organismes vivants ont le même système de fabrication des protéines (trop fort, hein? C'est une des preuves indiquant que nous avons tous, nous, les plantes, les bactéries etc, un seul et unique ancêtre commun), il suffit d'insérer le gène au milieu des autres, et ça roule.<br />MAIS. Car oui, il y a un mais. Une protéine, c'est quoi? C'est une chaîne d'acides aminés (comme un collier de perles dont chaque perle est un acide aminé). Sa fonction biologique, la façon dont elle va interagir avec les autres molécules de la cellule, le rôle qu'elle va remplir dans le fonctionnement de la cellule, tient à la fois de la séquence de ces acides aminés (c'est à dire leur nature et leur ordre), mais aussi de la façon dont la protéine est repliée sur elle-même. Or, pour une séquence donnée, il y a, chimiquement, plusieurs façons de replier la protéine. Souvent, ce qui se passe, c'est que spontanément elle se plie d'une certaine façon, à cause de l'interaction des acides aminés entre eux, mais en entrant en contact avec d'autres protéines, que l'on appelle "chaperonnes", elles peuvent se plier d'une manière différente. Ce "pliage" est ce que l'on appelle la "structure tertiaire" d'une protéine. <br />Or, quand on fait un OGM, on met un gène dans une cellule, mais on ne met pas les gènes des chaperonnes (qui peuvent elles-même nécessiter des chaperonnes... vous suivez?). Donc on aura une protéine de la séquence voulue, mais pas forcément de la conformation voulue. Et sa fonction peut donc être un peut différente de ce à quoi on s'attendait. Surtout si elle interagit de manière inattendue avec les protéines de la cellule-hôte. Du coup, si notre gène est un insecticide, il ne sera peut-être pas efficace comme voulu, il sera peut-être devenu un peu toxique, ou allergène si on le mange (par contre, non, vous ne deviendrez pas OGM en mangeant des OGM... Imaginez le foutoir si, en mangeant de la salade, on intégrait les gènes de la salade parmi les nôtres... Personne ne fait la photosynthèse dans mes lecteurs? Non? Alors vous ne risquez pas de devenir des humains génétiquement modifiés en mangeant du maïs génétiquement modifié.)<br /><br />Du coup, ça semble d'une logique imparable : il faut tester si l'OGM a bien les effets voulus, et ce sur le long terme (il y a des molécules que l'on mange qui s'accumulent dans l'organisme, ou qui pourraient produire des dérèglements visibles seulement sur le long terme, par exemple avec un effet hormonal). Or, actuellement, les tests ne sont que de 3 mois. Sur la durée de vie d'un individu, c'est faible. D'où l'idée, absolument logique, encore une fois, de Seralini : faire un test sur 2 ans, à peu près la durée de vie d'un rat de labo. Sur ce point, Seralini a entièrement raison : TOUS les OGM destinés à l'exploitation devraient être testés ainsi, et pas seulement ceux "sur lesquels on a un doute", comme certaines sommités ont pu le dire à la radio récemment. On a mis en place, en France, des moratoires depuis environ 10 ans, on ne va pas dire que le temps à manqué.<br /><br />Bref. Cette étude de Seralini a été "refusée" par les divers organismes très respectables, comme "insuffisante" pour prouver la nocivité de l'OGM sur l'homme. Ce qui lui a été reproché, notamment, c'est:<br />- le nombre un peu faible d'échantillons<br />- le fait que les rats choisis étaient d'une lignée développant spontanément des tumeurs.<br /><br />Bon. Concernant la première critique, c'est vrai qu'on peut vouloir renforcer les résultats par la réplication de l'expérience: c'est important de savoir si ce que l'on a observé était vraiment un effet de l'OGM, ou pas un artefact statistique. Les groupes de rats auraient dû comporter une cinquantaine d'individus, pas une dizaine. Cela dit, l'effet l'effet constaté, est à mon humble avis déjà quelque chose de suffisamment important pour, en théorie, demander toute notre attention (et l'arrêt de l'utilisation de l'OGM pendant cette période d'attention, peut-être?). <br />Concernant la seconde critique, c'est plus délicat. Si l'on cherche à mesurer un effet faible, il faut effectivement utiliser une souche sensible. D'autant que si effet il existe, mais qu'il ne se mesure que sur les individus fragiles, eh bien... C'est suffisant pour vouloir protéger l'ensemble de la population (principe de précaution, nous ne savons pas à l'avance qui présente un terrain génétique sensible aux tumeurs). Donc, il peut être intéressant de voir les effets du maïs sur d'autres souches de rats, MAIS il est à mes yeux indispensable de tester également les souches sensibles.<br /><br />Et surtout, il est indispensable de mettre en place des tests sur le long terme, pour TOUS les OGM, avant leur utilisation en masse. Payés par qui? Certainement pas par les services publics, qui ont autre chose à faire que dépenser leurs sous chaque fois qu'une entreprise a envie de fabriquer un nouveau machin. Par contre, les services publics devraient RÉALISER ces études, de façon indépendante et publique, études qui seraient PAYÉES par les entreprises elles-mêmes. Pierre-Henri Goyon, <a hreflang="fr" href="http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-debat-autour-de-l-actualite-scientifique-34">interviewé dans la Tête au Carré sur France Inter</a>, l'explique fort bien.<br /><br />Bon, ça ne résoudra pas les autres problèmes posés par les OGM, qui ne sont pas que des problèmes de santé publique (il y a majoritairement deux problèmes, et le second n'est d'ailleurs pas directement lié aux OGM : <br />- le fait que quand on fait un OGM, on utilise une espèce de plante donnée, par exemple le riz, mais aussi une variété donnée de cette plante, alors qu'il existe, pour chaque plante cultivée, des centaines de variétés toutes adaptées à des régions du monde données, et que cette multitude de variétés représente un atout majeur pour notre agriculture, notamment parce que la biodiversité ainsi accumulée au cours des siècles permet de disposer de variétés capables de résister à toute un ensemble de pathogènes et autres problèmes eux aussi variables (variétés résistant au froid, à la chaleur, à une terre plus sèche, plus humide, etc..). Si un OGM, par exemple un riz, est présenté comme ayant un atout particulier, et remplace les variétés locales dans plein de régions du monde, cette biodiversité et sa richesse sera perdue, ainsi que la probabilité d'avoir des plantes résistantes à différents soucis environnementaux (émergence de nouveaux ravageurs etc). <br />- le fait que les brevets sur les gènes sont une aberration éthique et économique. C'est particulièrement visible avec un OGM, mais ça peut être appliqué à n'importe quel gène naturellement présent dans n'importe quel organisme : si un semancier se déclare propriétaire d'un gène donné, et veut faire payer une taxe à tous ceux qui utilisent des plantes portant ce gène, sachant la volatilité du pollen, et qu'on risque de rapidement retrouver le gène dans un grand nombre de cultures, ça justifiera, aux yeux du semancier, de demander des dommages et intérêts à tout-va ou même imposer que finalement les agriculteurs se fournissent uniquement auprès de lui, oubliant leurs propres semances (ça s'est vu). D'où une uniformisation des cultures et un retour au problème précédent.)<br /><br />En résumé, les OGM, c'est une sans doute super technique, ça pourrait peut-être nous aider dans certains cas, mais si c'est pour faire n'importe quoi avec, ne pas tester ce qu'on fait alors qu'on a fixé des moratoires depuis des années (et même jouer à perdre le bénéfice de milliers d'années de sélection agricole), ça n'est pas très glorieux.</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/10/23/Un-mot-sur-l-affaire-Seralini#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3424Un éléphant dans le salon de la publication scientifiqueurn:md5:2392a543572050594ad30d862a0ab8712012-10-10T13:38:00+01:002012-10-10T13:38:00+01:00AquilegiaSciencespublication scientifiquesciencessociété<p>Il se passe parfois des choses incroyables. On est là, on s'imagine
qu'un système est bien rôdé, même s'il n'est pas parfait, on s'imagine
avoir à peu près compris comment ça marche. Et puis on découvre un
éléphant dans son salon le jour où quelqu'un met le doigt dessus. On se
rend compte qu'on était passé devant des centaines de fois sans le voir,
et... Bon, il serait peut-être temps de préciser de quoi je parle. Il
s'agit du mode de diffusion des publications scientifiques. </p> <p>Bon, pour faire simple, c'est, de bout en bout, un mécanisme foireux. C'est à dire qu'on a un groupe de recherche qui est payé par l'état (nous, donc). Il fait son boulot et décide d'en publier les résultats. Pour ce faire, il soumet un article à un journal à comité de lecture scientifique, afin que la validité et la pertinence de l'étude soient décortiquées et validée (ou non, mais dans ce cas, il n'y a pas de publication) par les pairs. Pairs qui sont, donc, d'autres chercheurs eux aussi payés, pour ce faire, par l'état (encore nous). Si le travail est validé, il se retrouve dans le journal scientifique en question, et sur internet. Inutile de dire que, pour ce faire, il faut, lors de la soumission, respecter au plus près les divers formatages techniques imposés par le journal en terme de police de caractères etc.</p>
<p>Donc là, on se dit, en toute bonne fois "Ok, on a payé des chercheurs pour faire leur article et pour l'évaluer, maintenant, est-ce qu'on peut le lire?" Et là... Ben non. Ou alors il faut encore payer. Et cher (de l'ordre de la trentaine d'euros par article), la plupart du temps, à moins que les chercheurs n'aient été publiés dans une revue spécifiquement ouverte comme les <a href="http://www.plos.org/">PLOS</a>. Sachant que pas un seul centime de ces ventes ne leur revient, et que je parle de vente d'exemplaires <em>numériques</em>. C'est dire combien l'abonnement au journal coûte... Lourd dans le budget d'une bibliothèque, municipale ou universitaire! Certaines, notamment aux État-Unis, sont carrément <a hreflang="fr" href="http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/04/25/harvard-rejoint-les-universitaires-pour-un-boycott-des-editeurs_1691125_1650684.html">parties en guerre contre ce système</a> et ont lancé une grande pétition intitulée "<a hreflang="fr" href="http://thecostofknowledge.com/">le coût du savoi</a>r".</p>
<p>Alors, outre les pétitions, il y a des chercheurs, heureusement, qui se battent au jour le jour contre ce système inique où ce qui appartient au public ne lui est pas accessible. Ils se battent pour qu'une clause de leur contrat d'édition leur permette de mettre leur travail en ligne sur leur site personnel par exemple ou sur des sites d'archives ouvertes, sans délai. Certains journaux aussi, comme les PLOS dont je parlais plus haut, mettent leur contenu sous licence ouverte. Il existe, ainsi, une part de moins en moins négligeable d'articles scientifiques libres et gratuits, comme tous devraient l'être. Partant de là, quand on sait qu'il existe un Institut de l'Information Scientifique et Technique, un organisme national, donc, public, on est en droit d'espérer qu'il rende un peu au public, justement, ce qui lui appartient de droit.</p>
<p>Sauf que, et voilà notre éléphant... non. Même les articles par ailleurs libres et gratuits, disponibles partout sur le net, sont... vendus, au prix de 47€ pour trois photocopies. La honte. On comprend la <a hreflang="fr" href="http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2012/10/lettre-a-linist.html">lettre</a> rageuse qu'un maître de conférence a fait parvenir à l'INIST et publiée sur son blog. Ben oui, à tous les niveaux, on en a "un peu marre d'être pris pour des gogos".</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/10/10/Un-%C3%A9l%C3%A9phant-dans-le-salon-de-la-publication-scientifique#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3422Un monde pourriurn:md5:de7b8ef6690165bc2db3349e098342152012-09-13T17:23:00+01:002012-09-13T17:23:00+01:00AquilegiaSociétéculturehadopiinternetmodèle économique<p>Il a deux chansons sur son ordinateur, qu'il n'a pas téléchargées
lui-même (c'est son ex-femme qui est l'auteur du délit), et il doit
payer 150€ d'amende. Pour deux chansons de Rihanna.</p>
<p>C'EST UNE BLAGUE???</p> <p>Revenons un chouia en arrière. Hadopi, après avoir été jugé inconstitutionnelle (ben oui, priver une personne de son accès à internet, donc de sa liberté à s'informer et communiquer, sans le moindre procès, ça n'est pas très constitutionnel), a fini par passer à l'assemblée, portée par les godillots UMP, au grand dam du reste de l'hémicycle (et en promettant que "oui oui, y aura des procès, en fait"). </p>
<p>Jusqu'à présent, cette fameuse Hadopi avait, de l'<a hreflang="fr" href="http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/08/02/pour-aurelie-filippetti-hadopi-n-a-pas-rempli-sa-mission_1741295_651865.html">avis même</a> de la ministre Aurélie Filippetti, surtout servir à engloutir l'argent du contribuable. Coûtant 12 millions d'euros pour envoyer un million d'emails sans aboutir à la condamnation de qui que ce soit, ça fait cher l'email.</p>
<p>Tout ça pour ralentir le téléchargement illégal, alors même que <a hreflang="fr" href="http://www.laquadrature.net/wiki/Etudes_sur_le_partage_de_fichiers">des dizaines d'études indépendantes et universitaires</a> nous indiquent que si les ventes de bien culturels baissent (et ce n'est pas le cas de toutes les branches), ça n'est très probablement pas la faute au téléchargement (qui les augmenteraient même plutôt), mais à d'autres facteurs - et que ce sont ceux qui téléchargent le plus qui achètent le plus également:</p>
<blockquote><p><ins>University of Amsterdam - 2010 - Effets économiques et culturels du partage de fichiers</ins><br />
<br />
2010/05 - <strong>Une nouvelle étude de l'Université d'Amsterdam
affirme que le partage illégal de fichiers en haut-débit s'avère
beaucoup moins préjudiciable que ce que les ayant droit disent, et qu'il
pourrait même être bénéfique pour les ventes de musique, de films et de
jeux vidéo.</strong> <br />
<ins><br />
BBC - 2009 - Les pirates dépensent plus dans la musique (FR)</ins><br />
<br />
2009/11/02 Un article de BBC News traite des résultats d'un sondage
sur un millier de personnes concernant le piratage. La conclusion est
que <strong>ceux qui « piratent » le plus sont également ceux qui dépensent le plus</strong>,
que le prix actuel des morceaux est plus élevé que ce que les
consommateurs sont prêts à payer. L'article traite aussi des différents
sites de streaming utilisés par les sondés. <br />
<br />
<ins>IPSOS Allemagne - 2009 - Les "pirates" sont de meilleurs consommateurs de culture "légale" (FR)</ins><br />
<br />
2009/09 - Un sondage effectué entre janvier et mars 2009 dans 12
pays auprès de 6500 internautes par IPSOS Allemagne tend à montrer que
les internautes français ne sont pas les champions du monde du piratage.
Cette étude montre aussi qu'<strong>en Allemagne les "pirates" sont de
meilleurs consommateurs de culture "légale" par rapport aux internautes
allemands ne pratiquant pas le "piratage"</strong>. Sources: tempsreel.nouvelobs.com 21/09/2009 pcinpact.com 21/09/2009 ecrans.fr 22/09/2009 <br />
<br />
<ins>Frank N. Magid Associates, Inc. - 2009 - P2P / meilleurs consommateurs pour Hollywood (EN)<br />
</ins><br />
Un cabinet publie une étude établissant que <strong>les utilisateurs de réseaux P2P (Vuze) sont les meilleurs consommateurs pour Hollywood</strong> : « Introducing Hollywood's Best Custormers ». Source: Frank N. Magid Associates, Inc. - 02/06/2009. <br />
<br />
<ins>M@rsouin - 2008 - P2P / achètent le plus de DVD (FR)</ins><br />
<br />
Cette note de synthèse réalisée par Môle armoricain de recherche sur
la société de l'information et les usages d'internet (M@RSOUIN)
présente les principaux résultats d'une enquête sur la consommation de
vidéos (plus largement sur la consommation de contenus audiovisuels) sur
Internet. On s'attachera ici plus particulièrement à une vision
statistique de la consommation de vidéos en ligne. Conclusion des
auteurs de l'étude, "<strong>Les individus qui téléchargent des vidéos sur les réseaux P2P sont également ceux qui achètent le plus de DVD.</strong>". <br />
<ins><br />
Business School of Norway - 2009 - Ceux qui échangent de la musique en achètent 10 fois plus (NO)</ins><br />
<br />
Cette étude (2009) réalisée par la Business School of Norway montre que <strong>les gens qui échangent de la musique en achètent 10 fois plus que ceux qui ne partagent pas gratuitement</strong>. Source: Ars Technica - 20/04/09 <br />
<br />
<ins>Gouvernement canadien - 2007 - P2P / achètent plus de musique (FR)</ins><br />
<br />
<strong>Cette étude de 2007 commissionnée par le gouvernement
canadien, démontre que les utilisateurs de logiciels peer-to-peer
achètent plus de musique que ceux qui n'échangent pas</strong>. <br />
<br />
<ins>U.S. Government Accountability Office - 2010 - Propriété
intellectuelle : les effets économiques de la contrefaçon et du piratage
de biens (EN)</ins><br />
<br />
Le U.S. Government Accountability Office a publié un rapport en
avril 2010, conformément au PRO-IP Act (Loi américaine qui renforce les
sanctions sur le téléchargement illégal et de films, musiques, jeux,
logiciels, etc. et sur les atteintes à la propriété intellectuelle) de
2008, traitant des impacts de la contrefaçon et du piratage. Ce rapport
montre que "<strong>des experts et d'autres rapports ont conclu que la contrefaçon et le piratage pouvaient avoir des effets positifs</strong>"
et que "trois estimations, émanant du gouvernement américain, des
pertes économiques résultant de la contrefaçon, ne pouvaient pas être
justifiées en raison de l'absence d'études sur le sujet." <br />
<br />
<ins>Gouvernement néerlandais - 2009 - Téléchargement illégal = Effet positif (NL)</ins><br />
<br />
Un nouveau rapport (2009), commissionné par le gouvernement
néerlandais, sur les conséquences économiques et culturelles du partage
de fichiers sur les industries de la musique, du cinéma et du jeu vidéo
conclut que <strong>le téléchargement illégal a un effet global positif sur l'économie</strong>. <br />
<br />
<ins>News.com - 2005 - P2P = Ré-équilibrage entre petits et gros acteurs du marché du disque (EN)</ins><br />
<br />
Cet article de news.com explique qu'un ré-équilibrage entre petits
et gros acteurs du marché du disque serait déjà perceptible, sous
l'influence des réseaux peer-to-peer. <br />
<ins><br />
D.Blackburn - "Petites" ventes pas affectées par le téléchargement (EN)</ins><br />
<br />
Cette tendance semble être confirmée par une étude de 2004 de
D.Blackburn, doctorant de Harvard On-line piracy and Recorded Music
Sales. Cette étude, bien que ne prenant pas en compte la reprise des
ventes de CD aux USA pour l'année 2004 (suite à une légère baisse des
prix de vente), est assez précise sur la dynamique des ventes de CD. Un
tableau page 32 est assez parlant sur le fait que les <strong>75% plus "petits" artistes des ventes ne seraient absolument pas affectés par le téléchargement</strong>, et que seul les 25% les plus vendus en souffriraient potentiellement. <br />
<br />
<ins>UFC-Que Choisir - 2005 - Impact nul de la copie sur le comportement d'achat (FR)</ins><br />
<br />
En outre une étude récente réalisée conjointement par l'UFC et un
laboratoire de recherche de l'Université Paris XI , sur Les habitudes de
copiage des français, présente des résultats détaillés évocateurs sur
l'<strong>impact quasiment nul de la copie sur les comportements d'achat</strong>. <br />
<br />
<ins>Harvard Business School - 2004 - Effet du partage sur les ventes de disques (EN)</ins><br />
<br />
Ces résultats semblent confirmer cette étude de 2004 de la Harvard
Business School, "The effect of file sharing on record sales - An
empirical analysis", qui a pourtant été critiquée depuis, car ne
comparant que le téléchargement à une semaine donnée aux ventes de CD à
cette même semaine. D'autres études sont plus pessimistes : Celle de
2003 effectuée par la FNAC (si quelqu'un a un lien vers l´étude?),
basée sur des entretiens avec de nombreux acteurs du secteur de la
musique, montre que <strong>sur les 15% de baisse du marché français en 2003, le peer-to-peer ne serait responsable que de 2 à 3 points de baisse</strong>. <br />
<br />
<ins>Éric Boorstin - 2004 - P2P = Impact différent selon âge / Raisons baisse des ventes de CD (EN)</ins><br />
<br />
La thèse d'économie de Éric Boorstin, de l'université de Princeton,
"Music Sales in the Age of File Sharing" pousse très loin le détail de
l'analyse économétrique. <strong>Elle conclut que le peer to peer aurait
un impact négatif sur les achats de CD par les plus jeunes, mais un
impact positif sur les achats des plus agés, et que les deux effets
cumulés donneraient un effet neutre, sinon positif</strong>. E.Boorstin
détaille en outre les nombreux chiffres des ventes de disques
(intéressant de voir le doublement du chiffre d'affaire entre 1983 et
1993 par exemple, ainsi que les cycles de vie des différents supports)
et énonce les diverses causes qui pourraient être à l'origine des
baisses des ventes de CD constatées récemment : fin de vie du support
CD, dernières cassettes audio vendues, nouveaux usages sociaux, choix
artistiques des majors de moins en moins risqués, etc. <br />
<br />
<ins>OCDE - 2004 - Coût du partage illégal de fichiers difficile à établir (FR)</ins><br />
<br />
Un rapport de l'OCDE de Novembre 2004, "Contenus numériques haut
débit : la musique", dresse un panorama très complet et chiffré sur
l'historique de la filière musicale, l'évolution de ses modèles
économiques, la place d'Internet et du peer-to-peer. <br />
<br />
«Quoi qu'il en soit, le téléchargement de musique en P2P ne conduit
pas tous les utilisateurs à substituer systématiquement ce type
d'acquisition aux modes traditionnels de consommation. Il est par
conséquent difficile d'établir « le coût du partage illégal de fichiers
». Cette difficulté est reflétée dans les résultats des études sur la
question et dans les critiques méthodologiques dont ont pu faire l'objet
ces études (faibles taux de réponse, défauts de conception des études,
problèmes de définition des modèles pour les travaux empiriques, etc.).
Certaines études démontrent que le partage non autorisé de fichiers a un
effet négatif sur les ventes de musique, mais d'autres démontrent qu'il
a un effet positif ; et d'autres encore concluent qu'il a un impact
nul. D'après certains, les utilisateurs substituent le téléchargement
à l'achat légal, ce qui réduit les ventes, mais d'autres avancent que
le partage de fichiers permet de découvrir certaines musiques avant de
les acheter. La plupart des études confirment que ces deux phénomènes
opèrent en même temps – selon les utilisateurs : le partage non autorisé
de fichiers conduit certains à augmenter leur consommation et d'autres à
la réduire.»</p>
</blockquote>
<p>Alors il faudrait qu'on m'explique pourquoi ces douze millions n'ont pas plutôt été utilisés à quelque chose d'utile. Plus utile que mettre en place un label "PUR" aux relents néo-nazi et envoyer au tribunal un mec qui n'a même pas téléchargé quoi que ce soit, et aurait été bien en peine de "protéger son ordinateur" contre une personne elle aussi adulte et responsable vivant sous le même toit (qui aurait donc peu aussi bien être son colocataire par exemple). Pour deux chansons en plus, faut arrêter de déconner peut-être, un peu, là, non? Elle a récupéré quoi, Rihanna, de ces 150€? À part le dégoût de toutes les personnes qui verront l'artiste laisser condamner ainsi une personne qui a téléchargé ce qu'elle aurait pu enregistrer à la radio?</p>
<p>Plus j'entends les discours puants des majors et de leur clique, plus je me dis que je regrette, oh je regrette, d'avoir laisser tomber des sous dans leur escarcelle. Consommer (quel vilain mot) de la culture sans payer, pour moi et jusqu'à présent, n'était que le moyen de choisir ce que je voulais vraiment payer. Et j'ai dépensé un max (toutes proportions gardées par rapport au budget à ma disposition). Maintenant, je me dis que chaque téléchargement, c'était déjà trop leur offrir. Trop leur offrir en terme de publicité (parler en bien de ce qu'on a bien aimé, même si on ne l'a pas suffisamment bien aimé pour l'acheter, ou que l'on était vraiment sans le sou). Trop leur offrir en terme de visibilité, d'attention.</p>
<p>Et là, tout le monde hurle "Eh mais les pauvres artistes, hein? Tu y penses aux pauvres artistes?" Ah parce que donc les 150€ sont pour la pauvre Rihanna? L'argent des CD, des livres et des DVD va dans la poche des artistes? Avez-vous déjà eu un contrat avec une maison d'édition? L'artiste est le dernier barreau de l'échelle, la merde à qui l'on donne les miettes, à contre-coeur, en lui expliquant qu'on est déjà bien bon de ne pas le faire payer pour publier son œuvre. Quand on ne le laisse pas simplement mariner des mois et des mois en oubliant complètement qu'il y a quelqu'un, là, au fond de sa baraque, qui aimerait bien payer ses factures. Pour dix visibles en librairie ou dans les bacs, on a dix-mille laissés
pour compte qui ne vivront jamais de leur art et sont condamnés à
trouver autre chose pour subvenir à leurs besoins. </p>
<p>Alors les artistes, dont je fais partie finalement, vu que j'ai aussi publié des livres et que moi aussi j'aimerais bien qu'ils mettent du beurre dans mes épinards et ceux de ma famille, ce que j'aimerais, c'est qu'ils ne soient plus les derniers maillons de la chaîne. Que le système économique de la culture soit entièrement revu, mis au jour de l'internet, pour que les artistes se débarrassent enfin de ces grosses tiques puantes que sont les majors, qui s'engraissent sur leur dos, montent leur public contre eux, vivent dans le passé et ne pensent qu'à la préservation de leurs intérêts. Comme les moines copistes qui voulaient interdire l'imprimerie.</p>
<p>Désolée. L'intérêt du peuple passe avant. Le droit d'accéder à la culture est fondamental. Le partage de la culture est fondamental. Autant que le droit des artistes à vivre de leurs art, est fondamental. Mais la solution est sous nos yeux. Ceux qui partagent le plus sont aussi (relisez les études citées plus haut) ceux qui sont le plus prêts à payer. Le public n'est pas l'ennemi des artistes, il est leur allié, leur seul véritable et unique allié. L'intérêt de l'artiste est de marcher main dans la main avec son public. </p>
<p>Certains auteurs de BD l'ont bien compris, en mettant leurs œuvres sous forme de blogs, puis en vendant la même chose sur papier avec un succès fulgurant. <a hreflang="fr" href="http://www.framablog.org/index.php/post/2009/03/11/musique-trent-reznor-exemple-de-nouveau-modele-economique">Trent Reznor l'a bien compris aussi</a>. Son groupe Nine Inch Nails met toujours ses œuvres en téléchargement libre. Il disperse des clefs USB pour que les gens trouvent leur musique dedans et la partagent. Et ils VENDENT. Parce que les gens sont prêts à payer pour de la qualité, de beaux albums, du matériel. Mais pas de l'immatériel dont la production ne coûte rien.</p>
<p>C'est ça l'avenir : de l'immatériel gratuit, échangeable, voire même modifiable, et du matériel de bonne qualité payant. CD, concert, projection cinématographique, livre, DVD, objets et spectacles, payants. Mais musiques, textes et films dématérialisés gratuits. Le public est l'acteur de la diffusion de l’œuvre. C'est grâce à lui qu'elle peut rencontrer la part de public qui est prête à payer.</p>
<p>Mais dans ce modèle, il n'y a plus nécessairement besoin d'intermédiaire entre l'artiste et son public, plus de diffuseur : la plus grande part du travail de diffusion est fait par Internet. Certains artistes se passent même complètement d'éditeur et s'installent à leur compte, comme Radiohead qui s'est mis à vendre ses albums par correspondance (ce qui n'empêche pas les boutiques de les acheter aussi). Et c'est parce qu'elles sentent que leurs artistes-vaches à lait sont en train de leur glisser entre les doigts et qu'il faudrait, pour survivre, qu'elles CHANGENT que les majors entretiennent le mensonge. Qu'elles persistent à nous faire croire qu'internet (et donc nous, le public) met à mort les artistes et qu'il faut d'urgence le supprimer, le transformer en un simple minitel, ou à la rigueur une espèce de nouvelle chaîne de télé faisant plate-forme d'achat. Plus d'artistes indépendants, plus de public acteur. Juste des pigeons consommateurs, la tête dans la mangeoire. Ils pourront continuer à exister sans se remettre en cause. Retour dans le passé.</p>
<p>Il existe pourtant des moyens simples, pour les artistes, de se débarrasser de ce modèle, de forcer les majors à disparaître ou s'adapter, se conformer aux nouvelles nécessités et respecter (utiliser, si elles étaient moins stupides) les libertés de leur public. Des licences leur permettent de protéger leurs œuvres contre les aberrations d'un système moribond qui voudrait tuer toute créativité en dehors des sacro-saintes majors. Les licences creative commons (permettant par exemple d'autoriser diffusion et téléchargement, donc de profiter de l'effet "pub", sans permettre un usage commercial ni de modifications de l’œuvre originale) et Art Libre leur permettent de protéger leur public contre ces démences. Pour mon travail artistique, ce sont elles que j'ai choisies. Et ça ne m'empêche pas d'avoir un éditeur qui s'occupe de la logistique. Mais il a accepté le nouveau système.</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/09/13/Un-monde-pourri#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3387Les cartes de voeux...urn:md5:1571571f09f176a70f03832c599a5a4b2012-09-07T17:40:00+01:002012-09-13T16:26:35+01:00LéoSociété<p>Sujet vaste en soi: <strong>Les cartes de vœux</strong> !<br /><br />
Pourquoi me direz vous faire un post sur les cartes de vœux? Ces trucs
qui occupent les fins de rayons au détriment de paquets de bonbons ou de
produits quelconques?</p>
<br />
<strong>Pour réparer une injustice!!!</strong>(voilà c'est dit!) Alors que je faisais mes courses dans un supermarché dont le nom n'a aucun rapport avec l'alimentation mais plutôt le code de la route, je laissais mes yeux déambuler entre toutes les cartes de vœux. Bon, j'avoue, ce qui m'avait attiré en premier lieu c'était des cartes d'anniversaire sur lesquels était dessiné des héros DC (Superman, Flash et surtout WW).<br />A mon époque, j'aurais adoré envoyer des invit avec Flash!<br />
Je monte mes yeux et je constate qu'il y a des cartes sur tout! La mort, la vie, le mariage, la santé, la retraite, le nouveau boulot, les nouvelles, les anniversaires, pas encore sur le licenciement ni la crise mais ça viendra (une photo d'un singe en clodo disant "on m'a viré!" ferait très bonne impression et bien mieux qu'une lettre tapée par la secrétaire de direction).<br />
Bref, je fais un tour d'horizon sur les animaux représentés et sans aucune surprise les chats, les chiens, les singes, les vaches et quelques ânes raflent la majeure partie des cartes.<br />
Décevant!!! Aucune carte avec des oiseaux! Ces petits ex-dinosaures sont-ils moins propice à l'antropomorphisme? Je dis non! Et je le prouve!<br />
Je vous ai concocté des cartes postales que vous pouvez imprimer vous- même (bon si vous n'y arrivez pas, je veux bien venir mais je coûte cher)
<p><a title="rose.jpg" href="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/rose.jpg"><img title="rose.jpg, août 2012" style="margin: 0 auto; display: block; max-width:100%;" alt="rose.jpg" src="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/rose.jpg" /></a></p>
<p><a title="bu.jpg" href="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/bu.jpg"><img title="bu.jpg, août 2012" style="margin: 0 auto; display: block; max-width:100%;" alt="bu.jpg" src="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/bu.jpg" /></a></p>
<p><a title="patte_en_lair.jpg" href="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/patte_en_lair.jpg"><img title="patte_en_lair.jpg, août 2012" style="margin: 0 auto; display: block; max-width:100%;" alt="patte_en_lair.jpg" src="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/patte_en_lair.jpg" /></a></p>
<p><a title="tete.jpg" href="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/tete.jpg"><img title="tete.jpg, août 2012" style="margin: 0 auto; display: block; max-width:100%;" alt="tete.jpg" src="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/tete.jpg" /></a></p>
<p><a title="repos.jpg" href="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/repos.jpg"><img title="repos.jpg, août 2012" style="margin: 0 auto; display: block; max-width:100%;" alt="repos.jpg" src="http://www.brumedargent.net/journal/public/2012/repos.jpg" /></a></p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/09/07/Les-cartes-de-voeux...#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3369Des filles et des jeux vidéourn:md5:8d7c194f61e3dfd700f103391296a7aa2012-08-23T09:04:00+01:002012-08-25T15:34:13+01:00AquilegiaSociétéJeux-vidéo<p>Il y a quelques jours, le magazine Joystick s'est fait<a hreflang="fr" href="http://cafaitgenre.org/2012/08/18/joystick-apologie-du-viol-et-culture-du-machisme/"> descendre en flammes</a>
pour sa critique du dernier Tomb Raider. L'auteur semble en effet
confondre viol et SM, oubliant dans la foulée la notion de consentement,
et se retrouvant par voie de conséquence à faire une apologie du viol.
Pas besoin de s'étendre sur ce chapitre, tout ce qui est attendu étant
les excuses du magazine (il semblerait qu'il y ait eu <a hreflang="fr" href="http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/jeu-video-scandale-autour-du-viol-de-lara-croft-23-08-2012-2134602.php">une tentative</a>). </p>
<p>
Par contre, ceci soulève un autre sujet, puisque le scénario du dernier Tomb Raider a été révélé.</p> Pour ceux qui vivent dans des grottes, Tomb Raider raconte les aventures d'une archéologue-aventurière qui dégomme du méchant et du monstre au cours d'explorations labyrinthiques (je me suis toujours étonnée, au passage, du taux de destruction de reliques et d'espèces en voie de disparition dans les jeux, mais passons... <img src="/Brume/themes/default/smilies/wink.png" alt=";-)" class="smiley" /> ) Le nouveau jeu était présenté comme un renouveau, en rupture avec les précédents, le style devenant résolument "réaliste", avec une héroïne plus humaine etc. Quelque chose de très alléchant donc, ouvrant à l'infini les possibilités scénaristiques, et les développements psychologiques pour un personnage de "femme forte" tel que Lara Croft.
<p> Et donc ce serait un "rape and revenge". C'est à dire que l'héroïne, toute jeune, serait capturée, humiliée, violée (ou peu s'en faut) au début, passerait le reste du jeu à se venger. Et... C'est irréaliste. Scénaristiquement pauvre. Décevant (et vu et revu, par ailleurs). On ne pouvait donc rien inventer de plus original pour notre Lara? "Plus humain" signifie donc "traîné dans la boue gémissant et humilié, violé" puis "cherchant la vengeance comme un furieux"? Dans la vraie vie, est-il nécessaire de le rappeler? La victime d'un
viol est juste traumatisée, et sa "revanche" consiste juste à essayer de
faire de nouveau confiance à un homme... Pas à tous les buter. Ça n'est pas une réaction "humaine". Nous
sommes dans une fiction, soit, mais je rappelle qu'on nous parlait
justement de "plus de réalisme". On ne saurait mieux viser à côté de la
plaque. Psychologie : zéro.</p>
<p>N'y avait-il donc aucun autre moyen de révéler l'humanité du personnage, la mettre en difficulté? Est-ce que pour un "renouveau" d'une ligne de jeux consacrés à Indiana Jones par exemple, autre archéologue aventurier, on aurait visé ce genre de scénar? Non, parce qu'Indie est un homme donc il n'a pas besoin de tomber au plus bas de l'humiliation et de la peur pour révéler sa "force". Il est fort de nature. L'héroïne n'a pas cette chance : de nature, elle est faible et ne doit sa force qu'aux événements extérieurs. Comme le dit <a href="http://www.newstatesman.com/blogs/media/2012/06/hey-lets-evolve-lara-croft-having-people-try-rape-her">Ron Rosenberg</a>:</p>
<blockquote>
<p><em>"En partant de rien, elle devient une héroïne…on la construit petit à
petit et juste quand elle prend confiance en elle, on la brise à
nouveau. Elle est vraiment transformée en un animal acculé. C’est un
grand pas dans son évolution : elle est forcée à se battre ou mourir."</em></p>
</blockquote>
<p>Super évolution en effet que se faire violer pour pouvoir se révéler et être aimée du joueur. Peu d'hommes amateurs de jeux d'actions ont besoin que ce genre de mésaventures arrivent à leur héros pour s'y identifier et le trouver intéressant. Mais dans le cas de Lara, la notion même d'héroïne n'existe plus : </p>
<blockquote><p><em>"Quand tu vois [Lara] face à ces obstacles, tu te prends d’affection
pour elle, peut-être plus que tu ne te prendrais d’affection pour un
personnage masculin…Quand les gens jouent Lara, ils n’ont pas vraiment
envie de se projeter eux-mêmes dans le personnage. Ils sont plutôt
« J’ai envie de la protéger ». Ça instaure cette dynamique « Je pars à
l’aventure avec elle et je vais essayer de la protéger. »" </em></p>
</blockquote>
<p>Ce n'est donc pas le personnage, le héros, comme dans n'importe quel jeu vidéo d'action, mais le joueur. Comme Mario sauve la princesse Peach, le joueur ici sauve et protège son personnage, sans s'y identifier. Et si vous êtes une fille qui voudrait - manifestement, les devs de Tomb Raideur ne savent même pas que ça existe - jouer à Tomb Raider? Eh bien, soit vous devez vous identifier à une héroïne pendant qu'elle est violentée et violée (euh... comment dire? Personnellement ce n'est pas ce que j'attends d'un jeu d'action), soit vous devez endosser la veste du paternalisme protecteur voulu par les créateurs du jeu, posant une barrière infranchissable entre l'héroïne et vous... Inutile de dire que ça n'est pas une perspective ultra-réjouissante non plus.</p>
<p>Les filles seraient-elles complètement oubliées? D'autant que dans les précédents opus, nous pouvions jouer la carte de l'identification sans problème (comme nous le faisons avec des personnages masculins aussi, du reste). Et on ne me fera pas croire que les hommes ne s'identifiaient jamais à la Lara des précédents opus. Ni que les hommes sont incapables d'aimer des femmes fortes qui n'ont pas été complètement brisées pour les rendre ultra-vulnérables. Les femmes ne seraient attachantes, dignes d'êtres aimées, que par leur vulnérabilité? Je serais un homme, c'est moi qui me sentirais humilié que les devs aient ce genre de pensées...</p>
<p>Tomb Raider est un jeu d'action. On ne demande pas au joueur de God of War de vouloir "protéger" le violent Kratos. Il se glisse dedans et c'est cool de se sentir super fort quelques heures, point barre. Pourquoi ne peut-on pas nous proposer la même force en version féminine? Je ne parle pas forcément de la force physique de Kratos, il y a des millions de façons d'être fort. Une Lara à la rescousse d'un personnage masculin, ou cherchant à venger un ami mort (pour reprendre le pitch de God of War, en plus simple - même si personnellement je ne suis pas fan des histoires de vengeance, à la fois pauvres et vues et revues), travailler ses relations avec d'autres personnages, développer sa psychologie, la rendre attachante par ses attachements, était-ce impossible à concevoir? </p>
<p>Bien entendu qu'il est enrichissant et même nécessaire, d'un point de vue scénaristique, que le héros traverse des périodes de difficulté, de vulnérabilité, de doute, de souffrance... Mais "souffrance" ne signifie pas "humiliation" : quand un autre héros d'action, James Bond par exemple, se fait frapper presque à mort, il n'est jamais humilié dans l’œil du spectateur qui peut continuer à s'identifier à un personnage qui résiste jusqu'au bout sans se briser, justement. La dynamique est différente. Et surtout, ce passage à tabac n'est pas le moteur de l'histoire, ni celui des actions du héros. Il y a des millions de façons de placer un héros en difficulté, autres qu'un simple, humiliant et irréaliste "rape and revenge", qui de surcroît rend difficile toute identification. </p>
<p>Les filles représentent la moitié de la population, pourquoi sont-elle à peu près systématiquement oubliées? Parce qu'elles ne s’intéressent pas aux jeux vidéos d'action? Elles aimaient Tomb Raider. On verra le jeu en lui-même, encore en développement, mais si il est conforme à la description donnée par Ron Rosenberg... ça risque de ne pas continuer. </p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/08/23/Des-filles-et-des-jeux-vid%C3%A9o#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3355De la suite dans les idexurn:md5:1572b0fd02e642ba5b1e7a7498b054af2012-03-28T19:47:00+01:002012-04-03T11:04:35+01:00AquilegiaSociété<p>Depuis que j'ai quitté la France, j'ai eu beaucoup moins l'occasion de discuter de l'avenir de la recherche dans notre joli pays. Mais depuis que j'y suis revenue, je me rends compte à quel point la situation a évolué, et à quel point on marche sur la tête. Le gouvernement a "de la suite dans les idex" (non, l'expression n'est pas de moi).</p> <p>Qu'est-ce qu'un "idex"? D'après ce que j'ai compris, c'est un "pôle d'excellence", espèce d'énorme centre de recherche chargé de produire <del>de la connaissance</del> des brevets, <del>de la compréhension</del>, du pognon, <del>de la transmission de savoir</del>, de la publication au kilo. Le but du jeu? Regrouper dans ces pôles les chercheurs les plus productifs pour faire grimper la cote de la France dans le "classement mondial des universités" de Shanghai, et que notre président puisse se la péter en face des autres à ses réunions petits-fours. <br />Pour rappel, "Le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_acad%C3%A9mique_des_universit%C3%A9s_mondiales_par_l%27universit%C3%A9_Jiao_Tong_de_Shanghai" title="Classement académique des universités mondiales par l'université Jiao Tong de Shanghai">classement de Shanghai</a> compare 1200 institutions d'enseignement supérieur sur la
pondération de 6 indicateurs, tous liés à la recherche. Cinq de ces
indicateurs ont un effet de taille : à qualité égale, plus le nombre de
chercheurs est grand dans une institution, plus sa note sera élevée." nous dit wikipedia. Donc, pour grimper dans le classement et briller en société, regroupons, regroupons.</p>
<p>Regrouper n'est pas très grave (c'est inutile, les chercheurs savent très bien travailler ensemble même quand ils ne sont pas au même endroit, ils n'ont pas attendu Sarko, merci), mais ce n'est pas la seule mesure qui sera appliquée. Pour le prix de monter dans des classements absolument inutiles, on sacrifie l'indépendance de la recherche, puisque les universités ne seront plus gouvernées par un conseil formé d'un groupe démocratiquement élu de ses acteurs, mais d'un groupe de gens extérieurs nommés arbitrairement. On sacrifie le sens même de la recherche, puisque l'acquisition des savoirs et la transmission des connaissances sont des valeurs dénuées de valeur marchande, et que la valeur marchande est tout ce qui intéresse ceux qui nous dirigent. Et toutes ces décisions ont été prises, bien sûr, sans demander leur avis aux universitaires, qui se sont retrouvés dans la délicate position de "participe ou reste à l'extérieur et crève." Comme le dit avec beaucoup de justesse Jean-Paul Malrieu au sujet de l'idex toulousain (texte ci-dessous, 13 mars), ne pas participer c'est se tirer une balle dans le pied, donc "on perd son âme pour sauver son pied."</p>
<blockquote><p><p">Allons-nous
approuver le projet « Idex » toulousain, censé définir le cadre dans
lequel s’exerceraient la production et la transmission de connaissances,
fonctions traditionnelles de l’Université ? L’avez- vous lu ? Ce texte,
de conception confidentielle, a été d’abord écrit en anglais, avec
l’aide bien rémunérée d’une entreprise d’industrie du management (car
les universitaires ne savent apparemment plus écrire par
eux-mêmes leurs intentions). Il faut le lire : il signe la fin d’une
tradition académique multiséculaire de collégialité, de liberté de la
recherche, d’indépendance et d’une certaine confiance entre pairs. Il
instaure le soupçon, la mise sous surveillance par des juges externes au
profil non défini. Partout sont brandies les menaces de sanctions et de
dégradation (la perte des étoiles). « Surveiller et Punir », était-ce à
ce programme que devait aboutir la LRU, supposée rendre leur autonomie
aux Universités, à cette caporalisation impérative ? A la signature d’un
Pacte contraignant, irréversible, d’application immédiate, et qui ne
serait pas révisable ?
</p"></p>
<p>Quelles
justifications à ce projet ? Etre visible depuis Shangai, ce qui
plairait au Prince, et aux médias, mais ne garantit en rien une
meilleure contribution globale à la production de connaissance. Et
émarger aux intérêts du Grand Emprunt. La recette ? D’abord agréger,
faire plus gros. Mais ensuite dégraisser, en définissant une élite «
étoilée ». Aucune réflexion sur la dynamique réelle qui fait émerger les
idées nouvelles d’un tissu de laboratoires raisonnablement irrigué, la
concentration des moyens sur un périmètre d’excellence pourvoira à tout.</p>
<p>On
notera d’un côté les prétentions ubuesques d’une programmation à la
soviétique, qui fixe pour 2021 le nombre des scientifiques les plus
cités, le nombre de médailles d’or et d’argent, celui des membres de
l’IUF, qui veut augmenter de 10% le pourcentage de coproductions
internationales, multiplier par 2 le nombre des brevets, par 36 leurs
revenus et par 4 le rythme du nombre des start- up crées. Toulouse
augmentera même sa part dans la production scientifique nationale ! Qui
sait quelle fraction de ces objectifs sera atteinte ? Ce qui par contre
est institué, et accessible, c’est la sacro-sainte mobilité : plus de
recrutement ni de promotion internes. Maîtres de Conférences méritants
qui pensiez prétendre à développer sur place vos projets déjà bien
engagés, renoncez-y, prévenez votre conjoint qu’il ou elle doit renoncer
à ses propres plans, ou divorcez. Plus de postes sécurisés pour les
jeunes enseignants, qui devront vivre 2 fois 3 ans dans l’inquiétude
d’un possible renouvellement. L’hypothèse implicite à la base de cette
règle c’est que l’angoisse est le moteur de l’efficience. Ce texte
repose sur une dogmatique néo-libérale qui se passe de toute
démonstration (l’Espagne, qui fonctionne, pour des raisons culturelles,
sur l’endo-recrutement, connaît pourtant un bel essor scientifique), qui
ne fait aucune place ni au doute ni à la tolérance, et fait fi de la
part de sérénité nécessaire à une recherche un peu profonde. A la
lecture de ce texte on a l’impression que l’excellence autoproclamée des
« éminents » se mesure au nombre des branches médiocres qu’ils auront
coupées. Il y a déjà de l’indécence à brandir son excellence. Mais ce
texte laisse transpirer de lamentables voluptés punitives.</p>
<p>Mais
qui soutient, activement ou passivement, un pareil projet ? Au poste de
pilotage des doctrinaires, pressés de brandir le fouet stimulant de la
compétition pour réveiller un monde académique supposé assoupi, alourdi
des inerties de la médiocrité. Derrière eux des responsables mus par
leur sempiternel réflexe de bons élèves, toujours prêts à lever le doigt
quand le Maître demande : « qui saurait faire ? ». Puis des inquiets
qui craignent qu’un refus de jouer au jeu de l’excellence ne les désigne
comme médiocres. Enfin tous ceux qui croient devoir prendre rang dans
la file alignée devant le robinet d’un possible financement. Parce que,
disent-ils, ne pas se porter candidat « serait se tirer une balle dans
le pied ». On perd donc son âme pour sauver son pied.</p>
<p>Et
puis nous, la majorité, déjà si accablés d’enseignements en détresse
d’étudiants et de tâches administratives, obnubilés par la rédaction de
nos candidatures à des contrats de plus en plus aléatoires, pressés
d’écrire le nième article nécessaire au maintien de notre notation par
l’AERES. Si stressés, si obscurément désespérés que nous ne prenons pas
le temps de lire les plans de l’usine à gaz sous surveillance panoptique
où nous sommes supposés vivre, ou tuer, le métier de passion que nous
avions choisi. </p>
</blockquote><p>Tous les détails de la formation de ces idex/labex sont expliqués ici : "<a hreflang="fr" href="http://pds.hypotheses.org/1840">L'idex expliqué à mes parents, beaux parents, oncles et tantes...</a>"</p>
<p>Gagner des médailles, déposer des brevets, publier au kilomètre... Quelle place reste à la profondeur là-dedans? Quelle place à une recherche qui prend des risques, notamment le risque de se tromper, ou de débroussailler des champs nouveaux, de façon patiente et méticuleuse, quitte à ce que ça ne donne rien d'exploitable économiquement, du moins dans l'immédiat? D'autant que cette course à la performance a déjà produit son lot de bizarreries... Par exemple, en écologie, la tendance est à ce que seuls les résultats publiables sont les résultats dit "positifs". Pourquoi? Pour satisfaire les exigences éditoriales de journaux cherchant à vendre ce qui leur semble le plus "intéressant". C'est à dire que si je pose la question : "Est-ce que les présidents de la république ont un QI différent de celui d'une larve de moule?", je ne pourrai publier mes résultats que si ils mettent en évidence un résultat statistiquement significatif - que ce soit dans le sens de l'homme ou de la moule - mais pas si je trouve que les deux sont identiques, car il y aura alors deux interprétations possibles: soit effectivement les deux sont identiques, soit ils sont trop faiblement différents pour que je le détecte. <br />Partant de là, une quantité énorme de résultats pourtant intéressants (ne serait-ce que parce qu'ils montrent que certaines questions ont déjà été posées) dorment dans des tiroirs. Pire, regarder l'ensemble des publications fausse la perception que l'on peut avoir de la réalité du vivant, puisque les <a hreflang="fr" href="http://www.jnr-eeb.org/index.php/jnr">résultats négatifs</a>, qualifiés de "faibles" parce qu'ils sont plus délicats à interpréter et ne permettent pas de trancher simplement les questions, sont occultés. Ainsi, un chercheur qui aura eu la malchance (oui, la malchance, puisqu'on ne peut pas prédire à l'avance la réponse à une question scientifique, sinon quel intérêt de la poser?) d'avoir plusieurs fois de suite des résultats négatifs, parce qu'il aura aussi osé prendre des risques, se verra mal noté puisqu'il n'aura pas pu publier. Alors qu'il aura travaillé autant et aussi bien qu'un autre. Et son travail, pourtant porteur d'enseignements, restera inconnu.</p>
<p>Pourtant, au delà de cette course à la publication, aux brevets, au bling-bling, certains tirent la sonnette d'alarme. Des contestations montent, demandant un retour aux valeurs fondamentales de la recherche, une prise de temps pour réfléchir, une <a hreflang="fr" href="http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article4926">"slow science" "désexcellence"</a>, "science lente" qui privilégie la qualité et la réflexion sur la quantité et remet la recherche dans ce qu'elle devrait être: le plaisir et la créativité. Parce qu'il est clair que ni un Darwin ni un Einstein n'auraient eu le loisir de développer leurs idées dans un contexte tel que celui que nous sommes en train de mettre en place. </p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/03/28/De-la-suite-dans-les-idex#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3193Le livre, la Suisse et moiurn:md5:cf6cf747c4ecf37ddf16720d226ba5dc2012-03-12T09:24:00+00:002012-04-18T11:02:22+01:00LéoSociété<p>Hier, la Suisse a demandé à ses électeurs de voter sur deux lois: </p>
<p>-L'une portant sur les semaines de vacances pour les salariés. la loi ferait passer les 4 semaines de vacances actuelles à 6 semaines. Le taux de travail hebdomadaire étant de 42 heures/semaine.</p>
<p>-La deuxième sur le prix unique du livre.</p>
<p>Avant de vous donner le résultat des votations, je vais faire un petit tour d'horizon au sujet du prix unique du livre.</p> <p>Ayant été libraire, je peux sans aucun problème vous parler de ce qu'est le prix du livre en Suisse. Un sujet qui m'a toujours tenu à cœur puisqu'il influençait directement mon travail.</p>
<p>Lorsqu'un pays n'édite pas lui-même ses livres pour plusieurs raisons, souvent pour une question de "rentabilité", il demande à un diffuseur de distribuer ses productions et de les promouvoir. Ce travail étant rémunéré dans le prix final du livre proposé au libraire.</p>
<p>Un diffuseur prend une marge variable suivant le commerce, comprenez par là que la marge sera plus grande si c'est un "petit" magasin plutôt qu'une "grosse" chaîne. Avec toujours la même rengaine, "ils nous en commandent plus". J'ai constaté personnellement que le pris d'ACHAT d'un comics de la marque panini est plus cher voir le même prix que le prix de VENTE dans les boutiques françaises!</p>
<p>les distributeurs suisses ne sont pas nombreux: OLF, Diffulivre et Servidis. Ceux-ci se partagent la quasi totalité du catalogue français du neuvième art. Dargaud et Glénat ayant des antennes en Suisse, s'occupent eux-même de la diffusion et de la promotions de leurs livres. Si un libraire veut acheter un manga de l'éditeur Taifu, il est obligé de passer par un de ses diffuseurs. Un diffuseur qui aura systématiquement un jour de retard (au mieux) sur la sortie française. </p>
<p>Cartel? Non, car les diffuseurs ont trouvé une parade infaillible. Une année OLF diffusera la marque Panini puis l'autre année ce sera Diffulivre et ainsi de suite...Imaginez si vous devez commander des anciens titres, les diffuseurs n'ayant pas les mêmes entrepôts vous êtes ballotés de l'un à l'autre en espérant que le livre n'a pas fait partie des brûlés. Le plus amusant c'est que les diffuseurs appartiennent finalement au même groupe celui d'Hachette.</p>
<p>Donc, je reçois une facture sur laquelle est mis le "prix de vente conseillée" correspondant au prix d'achat majorée de 40 pourcent. Étant un "prix de vente conseillée" et ne sachant pas que me réserve l'avenir, le livre est étiqueté à ce prix et il est déjà trop cher! En effet, la Fnac va le proposer 20 % moins cher pour ses abonnés!</p>
<p> Comment la Fnac peut-elle gardée une marge bénéficiaire de 40% en le vendant 20% moins cher? </p>
<p>La Fnac sacrifie-t-elle son rayon librairie au prix de la fidélité? </p>
<p>Peut-être ou plus vraisemblablement, elle a des remises supplémentaires sur la quantité.Ce qui veut dire que si vous achetez un livre sans être adhérent vous le payez plus de 40 % de son prix d'achat. </p>
<p>Vous l'avez je suppose compris, les diffuseurs à part gagner du fric sur le dos des boutiques, ne font pas grand chose. On peut aussi parler de leurs agents qui viennent chez vous avec un catalogue des nouveautés sur des pages hasardeusement imprimé pour prendre votre commande des nouveautés. Des quantités qui de toutes façons ne seront respectées que si les grandes enseignes en ont eu assez. Et oui, vous avez beau être spécialisé, ce ne sera pas à vous qu'on proposera en priorité ou en exclusivité des livres en tirage limité.</p>
<p>La loi du prix unique du livre soutenue par des éditeurs comme Dargaud, la FRC (principale organisme de défense des consommateurs), les auteurs et bien sûr tous les libraires était censé amener un souffle de liberté dans le pays helvétique.</p>
<p>Pourtant, certains ne sont pas d'accord. Migros, une chaine alimentaire, UDC, PLR, PVL et internautes du Parti pirate en tête ne semblent avoir rien compris à la loi et brandissent l'étendard de la menace du cartel. </p>
<p>A ce point, on peut leur expliquer que la meilleure façon d'empêcher (de continuer?) le cartel est justement en retirant du pouvoir aux distributeurs. </p>
<p>Autre points avancés par les détracteurs de la loi: le commerce électronique est de toutes façons moins chers.</p>
<p>C'est vrai. Alors il est temps de construire uniquement des agences immobilières et des banques. On peut laisser les bars aussi puisque l'état gagne pas mal avec la taxe sur la boisson et les cigarettes. Dans le prix du livre est inclut les conseils du libraire, son salaire, la location de son magasin, l'électricité, l'eau et le prix d'achat du livre qui représente les 60% du prix. </p>
<p>En conclusion, une nouvelle fois l'ignorance et la bêtise ont gagné. Les deux lois ont été refusées. La partie Suisse romande les a ratifiée mais la partie Suisse Alémanique l'a refusé. c'est une belle victoire pour Amazon....</p>
<p>Récemment, les employés de Payot ont accepté de travailler une heure de plus gratuitement pour éviter des licenciements. Est-ce normal ça?</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/03/12/Le-livre%2C-la-Suisse-et-moi#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3173Animal instincturn:md5:7ae4e1454e828794d2f78037ce219f172012-03-09T00:08:00+00:002012-03-09T00:08:00+00:00AquilegiaSociété<p>"De toutes façons, vous êtes étranger. Vous passerez toujours en
dernier pour avoir un appartement." (parole de l'employé de régie de
location) "Non mais attend, c'est normal que les entreprises fassent du
tri au recrutement et refusent les étrangers, sinon qui le ferait?" "Je
viens de finir mes études, j'ai reçu une lettre, je dois quitter le pays
dans une semaine."</p>
<p>
Moralité : la Suisse (oui, toutes les citations ci-dessus ont été
entendues en Suisse, par moi ou des connaissances directes), c'est bien.
En France, on n'attend même pas que les étudiants aient fini les études
pour lesquelles ils sont venus pour les mettre à la porte, comme l'explique cet extrait (un peu long, soit) du <a hreflang="fr" href="http://blogs.mediapart.fr/blog/Pascal%20Maillard">blog de Pascal Maillard</a>, chercheur en littérature :</p> <br /><blockquote><p>Une politique inique et absurde terrorise aujourd’hui des milliers
d’étudiants étrangers inscrits régulièrement dans nos universités et
dans l’ensemble de nos établissements d’enseignement supérieur. A
l’approche de l’élection présidentielle, le gouvernement aurait-il
décidé d’en faire les otages de sa dérive idéologique ?<img src="http://blogs.mediapart.fr/sites/all/modules/contrib/wysiwyg/plugins/break/images/spacer.gif" alt="<--break->" title="<--break-->" class="external" /></p>
<p>Une fois de plus l’Etat-Sarkozy nous met face à l’inadmissible. Les
faits sont là. Ils sont dramatiques et nous rappellent aux événements du
<a href="http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/260810/invention-securitaire-et-violence-pure-appel-un">sombre été 2010</a>.
La circulaire Guéant du 31 mai 2011 et le zèle des préfets à
l’appliquer sans discernement sèment la peur sur les campus
universitaires. Le décret du 6 septembre 2011 augmente de 35% les
ressources mensuelles minimales pour obtenir un titre de séjour (de 460 à
620 euros : voir <a href="http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article5381" class="external">ici</a>).
Les titres de séjour qui arrivent à terme en milieu d’année ne sont pas
renouvelés, contraignant les étudiants à interrompre leur cursus, à
retourner dans leurs pays ou à entrer dans la clandestinité. Les
services préfectoraux mettent en place une véritable course d’obstacle
au renouvellement des titres de séjour. Ils ne renseignent même plus les
étudiants étrangers sur leurs droits et multiplient les obligations de
quitter le territoire français (OQTF). De toutes nationalités, venus du
monde entier, des étudiants se terrent dans les cités universitaires,
s’y font parfois arrêter, ou sont cachés par des amis, parfois par des
membres d’associations humanitaires et de défense des droits de l’homme.
D’autres, de plus en plus nombreux, envisagent de quitter la France et
disent, entre dégoût et amertume, rechercher un autre pays où ils
pourront terminer leurs études dans des conditions d’accueil plus
respectueuses des droits. Il ne s’agit plus seulement, comme le disent
certains, d’un gâchis humain ou d’une absurdité économique, mais bien
d’un désastre humanitaire, invisible, sournois, dont on voudrait taire
le nom, et dont l’Etat est directement responsable. Ce désastre se passe
ici, en France, un pays qui fut jadis celui des Droits de l’Homme, et
qui est devenu au fil des années celui de leur négation. (<a hreflang="fr" href="http://blogs.mediapart.fr/blog/pascal-maillard/040312/chasse-aux-etudiants-etrangers-la-barbarie-d-un-etat">source : chasse aux étudiants, la barbarie d'un état</a>, je conseille la lecture complète)</p>
</blockquote>
<p>Objectivement, naître du bon côté de la frontière, c'est comme naître avec un certain groupe sanguin, ou une certaine couleur d'yeux, juste un coup de pot. Pas de mérite, pas de raison d'être fier de quoi que ce soit, c'est juste un hasard. Pour quelle raison objective, donc, pourrait-on considérer qu'il soit légitime que ce statut donne droit à un quelconque privilège? À moins de considérer légitime que le groupe sanguin, par exemple, permette aussi d'en avoir, des privilèges. "Je suis B-, j'ai le droit d'avoir un appartement avant les A+. C'est cool, hein? C'est ça la préférence sanguinale." </p>
<p>J'avais bêtement appris, il y a quelques années, que "les hommes naissent libres et égaux EN DROIT." Nulle part, dans cette phrase, n'est spécifié que certains sont plus égaux que d'autres parce qu'ils sont nés d'un certain côté de la frontière, pas plus que pour leur couleur de peau ou leur façon ancestrale de cuisiner la blanquette de veau. Se faire dépouiller de cette égalité par la phrase assassine d'un employeur ou d'un employé d'agence de location, c'est déjà une forme de violence, qui donne un profond sentiment d'impuissance face à l'injustice crasse. Et il n'est question que d'une différence minime, France/Suisse. Et de moi, qui ne suis pas créature la plus violent qui soit, et à qui ce genre de comportement donne déjà des envies de cassage de nez. Quelles formes, quelle fréquence peut encore prendre ce rejet quand la différence culturelle se creuse? Dans quels abîmes de détresse peut-on être plongé, juste en ce heurtant à ce mur?</p>
<p>Alors soit, l'animal humain, ce singe qui n'aime rien tant que s'auto-persuader qu'il est au dessus des autres, est un animal grégaire et social. Il a développé l'altruisme comme stratégie de survie au fil de ses millions d'années d'évolution. Mais qui dit altruisme dit interaction exclusive avec la famille proche ou réciprocité. Et dans le cas de la réciprocité, celui qui décide subitement de prendre sans rien donner, le tricheur, gagne un grand avantage. L'altruisme réciproque ne peut donc évoluer qu'en association avec des mécanismes de détection des tricheurs, de mise à l'épreuve de la bonne volonté des inconnus. Et là, on avance (de façon très très simplifiée, mais la littérature est tellement abondante sur le sujet qu'il suffit de chercher un peu pour creuser) vers une explication de la méfiance à l'égard de l'étranger, celui qui n'est pas comme le groupe social que l'on a l'habitude de fréquenter (la définition de l'étranger est par conséquent purement arbitraire : langue, couleur du passeport, couleur des vêtements, façon de dire bonjour, ce qu'on voudra). </p>
<p>Mais quand même, avec nos milliers d'années de philosophie, de culture, d'avancées dans la connaissance, ça ne serait pas un minimum que d'arriver à voir juste un chouia plus loin que le bout de nos chromosomes, maintenant? Quand on demande à n'importe qui la différence entre l'homme et les autres animaux, il y a 90% de chances qu'il réponde : "les animaux obéissent à leurs instincts, leurs gènes, l'homme n'a pas d'instincts, parce qu'il a développé la culture." Non seulement c'est une monumentale bêtise, mais c'est une fable néfaste qui empêche de regarder un bon nombre de nos comportements pour ce qu'ils sont : fort peu réfléchis, très instinctifs, comme ceux de la première fourmi venue.</p>
<p>Ceux qui ont écrit les droits de l'homme ont vu un peu au delà. Mais ils ne peuvent pas grand chose contre des millions d'années d'évolution qui ont sélectionné un <a hreflang="fr" href="http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/f/fiche-article-les-benefices-sociaux-des-sacrifices-religieux-22220.php">durcissement des mécanismes de "détection des tricheurs" en temps difficiles</a>. Mécanismes qui entraînent dans leur sillage montée de la xénophobie, durcissement des religions... Et nous conduisent, à l'extrême, à des massacres insensés et arbitraires. La crise sert l'extrême-droite, les extrémistes religieux trouvent des oreilles plus attentives, et les droit-de-l'hommistes qui s'insurgent des discriminations passent pour des illuminés. C'est cher payé l'arrogance d'ignorer nos instincts, et en conséquence le refus de se raisonner et un peu lutter contre.</p>
<p>En attendant, il nous faudra encore subir les discours insupportables de Marine Lepen, les phrases assassines de l'administration, des gens, de tous ceux qui sont incapables de comprendre que l'Autre, c'est Nous.</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/03/06/Animal-instinct#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3160Un jeu bien drôleurn:md5:94739a0cbadca48427318b15f0bd66db2012-03-06T11:51:00+00:002012-03-06T22:44:14+00:00LéoSociétéjeu de rôle<p>Voilà, si vous vous intéressez un peu au jeu de rôle, vous devez être au courant: <a hreflang="fr" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Donjons_et_Dragons">D&D</a> 4ème édition en VF c'est fini!<br />Avec Aquilegia, nous nous spécialisons sans le savoir dans les jeux de rôle épuisés. Tout d'abord "Ambre" puis "Nephilim: révélations" suivis de "Vampire: la mascarade" et "Le monde des ténèbres". D'ailleurs, l'arrêt de ce dernier pour des raisons de développement d'un MMORPG est tout bonnement scandaleux! Avec D&D 4, nous pensions tout de même en avoir pour au moins 10 ans.</p> <p>Faut dire que DD4 (je le nomme comme ça car l'esperluette n'est pas pratique) partait un peu perdant avec son côté plus porté sur le "bourrinage" (les combats, ndA) que les versions précédentes.<br />C'est un avis personnel bien sûr mais la fusion de certaines compétences, qui réduit la liste et en supprime de bien pratiques quand on arpente les terres inhospitalières de l'héroïc fantasy, du genre de l'herboristerie pour fabriquer des potions, n'est pas super pratique quand on a l'habitude de la 2ème édition (oui je sais je suis un vieux con). Le rôle-play (art de jouer son rôle) en pâtit un peu, car la diversité des personnages se retrouve limitée. Sans compter que les compétences des voleurs, classe majeure, n'ont même pas le droit d'avoir un petit encadré sur leurs fiches de personnage. Tiens, d'ailleurs depuis un an, ceux qui voulaient s'acheter les fiches toutes belles avaient une belle surprise : elles n'étaient plus éditées. À côté de ça, il y a de très bonnes choses dans cette version, comme une table unique de progression, des modifications des caractéristiques des personnages avec les niveaux...</p>
<p>Le plus gros point noir de cette édition à mon avis est qu'elle a été trop pensé "chainmail" avec des déplacements et des effets en cases et non en mètres. On joue a DD et non pas à Warhammer ou héros clix!</p>
<p>Bref, en 2014 ce sera la fête des 40 ans de Donj' alors une petite 5ème édition?</p>
<p>Je serais bien tenté par la nouvelle édition de l'appel de Chtulhu qui est soi-disant la meilleure jusqu'à ce jour mais j'ai peur qu'on lui porte la guigne....</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/03/06/Un-jeu-bien-dr%C3%B4le#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3163La traversée du déserturn:md5:1722766f8fac7db51b3c674db463ad372012-03-03T15:15:00+00:002012-03-03T15:15:43+00:00AquilegiaSociété<p>Je ne me suis jamais réellement considérée comme "militante", même si je
recule rarement devant un débat pour défendre les idées qui me sont
chères. Quitte à, parfois, me retrouver embringuée dans des discussions
plus ou moins stériles avec des trolls. Mon idée, c'est que même si on
ne convainc jamais son interlocuteur, tant qu'il y a des lecteurs, ça
vaut le coup, pour eux. Simplement parce que je ne compte pas le nombre
de sujet où je me suis fait mon opinion en lisant des discussions sans
intervenir, juste par les explications d'un intervenant face à un autre,
même si l'autre est un troll manifeste. Enfin, ça c'est sur le net.
Dans la vraie vie, c'est beaucoup plus dur d'exposer toutes ses idées
clairement. Il n'y a pas de bouton "édit", et on ne peut pas courir
après l'autre pour lui dire "hé, tu te souviens de ce que tu m'as dit il
y a cinq minutes/cinq heures/cinq ans? Eh ben voilà ce que j'en
pense..."</p> <p>Du coup, je me fais régulièrement avoir, surprendre par des discussion. On vit tous ce genre de situation où l'on est tranquille, bien avec des potes, quand tout à coup quelqu'un lance une bombe. "L'astrologie, c'est super, j'y crois à fond, d'ailleurs, t'es quel signe?", "Moi, je me soigne qu'à l'homéopathie, c'est le seul truc qui marche.", "Tfaçons, les dinosaures, on a pas de preuve que ça a vraiment existé, et l'évolution je comprends pas comment c'est possible que ça soit encore enseigné à l'école.", "Moi, je vais voter LePen, y en a marre de tous ces cons." Généralement, là, je bredouille, je m'énerve et je lutte pour sortir une phrase dans l'ordre "sujet verbe complément" sans m'y reprendre à trois fois. Surtout si les gens en question sont des proches. Mais finalement, si c'est ponctuel, ça n'a pas vraiment d'importance.</p>
<p>Non, là où c'est pénible, c'est quand on se rend compte que les gens qui partagent nos idées sont minoritaires, et que dans 80% des cas, il va falloir lutter. On ne rencontre pas un créationniste à tous les coins de labo. Par contre, des gogos convaincus par l'homéopathie, c'est déjà plus fréquent. Et des gens persuadés que quand on n'arrive pas à trouver du boulot, qu'on ne bénéficie que de l'aide sociale ou du chômage, on "profite", il y en a encore davantage (sujet qui revient particulièrement en période électorale). "Non mais regarde, ils vivent à huit dans un deux-pièce, uniquement avec les revenus des allocations, tu te rends compte comme ils profitent? Alors que nous, sans enfants, on doit le payer, notre trois-pièces! (et nos vacances, ndm)" (souvenir datant d'avant l'élection de Sarko Premier). C'est pénible en temps normal (c'est toujours pénible de passer pour un plouc idéaliste). Quand on est, ou a été, dans cette situation, c'est juste insupportable. Je passerais sur la mesquinerie d'un sentiment de jalousie à l'égard de gens qui reçoivent simplement de quoi se nourrir, se loger et se vêtir (je suppose qu'il y a encore des nostalgiques de l'époque bénie où les pauvres déambulaient en haillons dans les rues avec leur marmaille), pour m'attarder davantage sur la notion de travail. Dans nos sociétés, il sert à gagner sa vie. Je partage avec quelques-uns (très peu, je vous rassure), l'idée qu'il devrait servir à gagner de l'argent, et que nous produisons assez de richesses pour être à même de permettre à chacun de vivre, en faisant un effort de répartition plus équitable.</p>
<p>L'idée du "<a hreflang="fr" href="http://www.framablog.org/index.php/post/2009/05/04/appel-pour-le-revenu-de-vie">revenu de vie</a>" ou d'une "<a hreflang="fr" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Allocation_universelle">allocation universelle</a>", permettant de subvenir à ses besoins vitaux (se nourrir, se loger, se soigner, se vêtir, s'éduquer, accéder un minimum à la culture...) n'est pas nouvelle, et malgré sa senteur un peu communiste, n'est pas particulièrement colorée politiquement. Son premier avantage est de rémunérer le travail qui, de nos jours, est considéré comme bénévole ou indigne de rémunération : prendre soin de soi et des autres, de ses enfants, de ses proches. Les personnes au foyer, qui s'occupent de leurs enfants, n'auraient ainsi plus l'impression de dépendre de leur conjoint, ni de "vivre à ses crochets". Seraient également rémunérés les travaux bénévoles de participation au bien commun: développement de projets artistiques, éducatifs, logiciels libres, développement de la connaissance, de la culture etc. Plus d'artiste ou d'étudiant fauché obligé de travailler au mcdo pour financer ses premières œuvres ou années d'études.</p>
<p>Et si des gens veulent ne rien faire et juste profiter de la vie? Déjà, c'est assez difficile de ne jamais rien faire pour les autres, ne rien partager, ne prendre soin de personne, ne jamais rien construire, n'avoir aucune activité susceptible d'être bénéfique pour quelqu'un. Ensuite... Et alors? Dans une fourmilière, <a hreflang="fr" href="http://www.relais-sciences.org/odv/index.php?page=question_01">un tiers des individus peuvent ne rien faire</a>, lors du fonctionnement normal de la fourmilière. Vue la quantité de nourriture et de richesse que l'on gaspille en permanence, nous pouvons sans doute entretenir quelques "inactifs" sans que cela nuise à qui que ce soit (d'ailleurs, paradoxalement, beaucoup trouvent normal que certains, ayant par exemple hérité d'une fortune, passent une vie d'"inactifs"). Le reste est probablement une affaire de culture et d'éducation. </p>
<p>Mais ce genre de considération restera à jamais lettre morte tant que nous considérerons que la consommation et l'argent sont les valeurs fondamentales de nos vies. Vue la tournure des événements (notamment <a hreflang="fr" href="http://www.youtube.com/watch?v=lAIlpuT-w20">Acta</a> qui va transformer Internet, dernier espace de libre partage et de création en simple plate-forme d'achat), si ne n'est pas le cas, il faut se préparer à traverser le désert.</p>
<p>PS : il y a <a hreflang="fr" href="http://appelpourlerevenudevie.org/">un appel pour le revenu de vie qui circule</a>, comme il est en licence art libre, je peux le reproduire ici dans son intégralité : </p>
<blockquote><p>Au delà des clivages sociaux, des corporations, des écoles de pensée,
nous, signataires du présent appel, voulons contribuer à provoquer dès
maintenant une transformation réaliste et constructive de la société :
celle du revenu de vie.</p>
<p><strong>Qu’est-ce que le revenu de vie?</strong></p>
<p>L’idée est soutenue de longue date par de nombreuses personnalités,
de tous horizons politiques, de toutes confessions et de toutes
nationalités. Elle est connue sous des appellations diverses :
allocation universelle, revenu d’existence, revenu citoyen, revenu
universel, revenu social garanti, dividende universel, revenu de base,
etc. (cf. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Allocation_universelle" target="_blank">Wikipedia</a>)</p>
<p>Le revenu de vie ne doit pas être confondu avec le RMI, le RSA et
autres allocations attribuées de manière conditionnelle. Le revenu de
vie, lui, est automatique, inconditionnel et inaliénable. Il concerne
tout le monde, riches ou pauvres. Il est attribué à chaque individu, de
la naissance à la mort. Son montant est suffisant pour garantir à chacun
une existence décente – quoi qu’il arrive -. Il est cumulable avec les
autres revenus (salariés ou non). Il ne peut être saisi aux plus
modestes, mais il entre dans l’assiette d’imposition des plus aisés.</p>
<p><strong>Le revenu de vie ne rémunère pas l’emploi, mais le travail au sens large</strong></p>
<p>Ni l’emploi salarié, ni les revenus du capital, ni les aides sociales
classiques ne peuvent prétendre désormais garantir le droit à
l’existence de chacun tel que défini à l’article III de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme. C’est un fait : en raison de
l’informatisation et de l’automatisation de la production, le
plein-emploi ne peut plus être atteint. Par contre le travail est
toujours d’actualité, et sa tâche est immense.</p>
<p>Il est plus que jamais nécessaire que chacun puisse travailler,
d’abord à prendre soin de lui-même, de ses parents, de ses enfants et de
ses proches, travailler ensuite pour contribuer aux biens communs
accessibles à tous (connaissances, arts, culture, logiciels, etc.),
travailler enfin à inventer et à mettre en oeuvre à toutes les échelles
les moyens qui permettront de léguer une planète vivable aux générations
futures.</p>
<p>Loin d’être un encouragement à la paresse, nous affirmons que le
revenu de vie permettra à chacun, dans la mesure de ses capacités et de
son désir, de s’engager de manière sereine, libre et responsable, dans
des travaux essentiels pour l’intérêt général que les emplois
traditionnels n’ont pas vocation à assumer.</p>
<p><strong>Comment financer le revenu de vie ?</strong></p>
<p>Il s’agit précisément d’engager pour le financement du revenu de vie
tous les moyens alloués à l’entretien de la chimère du plein emploi.
L’institution du revenu de vie implique pour les pays qui le mettront en
place de revoir leur système fiscal et social, et probablement de
reprendre un certain niveau de contrôle sur la création monétaire qu’ils
avaient abandonné aux banques. Les calculs des économistes qui ont
réfléchi en profondeur à cette question montrent que cela est
parfaitement possible (cf. <a href="http://appelpourlerevenudevie.org/?page_id=37">simulations</a>).</p>
<p>Il n’est nul besoin d’attendre quelque cataclysme pour envisager
cette profonde transformation. Cela peut se faire progressivement et
sans dommage, à condition qu’il existe une prise de conscience et un
engagement suffisamment massif. C’est à cet engagement que nous,
signataires de cet appel, voulons amener.</p>
<p><strong>Qu’avons-nous à perdre ?</strong></p>
<p>L’illusion d’un emploi salarié et dûment rémunéré pour tous s’est
volatilisé avec la crise. Avec cette disparition, va s’évanouir aussi
pour beaucoup le réflexe de se définir en fonction de son activité
professionnelle. Il ne faut pas le cacher, l’institution du revenu de
vie amènera probablement à s’interroger plus encore, sur notre identité,
notre rôle dans la société, notre aspiration à procréer en regard des
problèmes de démographie, et sur la nature de ce que nous voulons
transmettre à nos enfants.</p>
<p>L’institution du revenu de vie ne va pas sans mises en cause
profondes de nombreuses habitudes. Nous pensons néanmoins que cette
mutation des consciences et des comportements peut s’effectuer sans
violence, et dans un esprit d’entr’aide mutuelle afin que se développe
une nouvelle culture de la responsabilité.</p>
<p><strong>Qu’avons-nous à gagner ?</strong></p>
<p>L’institution du revenu de vie remet en cause le “travail” tel qu’il
est compris usuellement, à savoir comme base du capital et des rapports
sociaux. On le sait, la réduction du “travail” au seul “emploi” provoque
automatiquement l’exclusion de ceux qui en sont privés, la peur du
chômage chez les salariés, et le contrôle social des assistés. Cette
confusion entre “travail” et “emploi” a un coût énorme pour la société
aussi bien financièrement que socialement. Les pathologies sociales et
psychiques qu’elle entraîne ne sont tout simplement plus soutenables.</p>
<p>Nous n’attendons pas du revenu de vie qu’il règle tous les maux, mais
nous affirmons qu’il est absolument nécessaire pour surmonter la crise
de confiance actuelle en réduisant le niveau intolérable, de pauvreté,
d’exclusion et de peur.</p>
<p><strong>Action</strong></p>
<p>Au moment où les médias annoncent quotidiennement l’imminence de
catastrophes provoquées par l’effondrement des économies, le
réchauffement climatique ou les pandémies, nous affirmons qu’il existe
un moyen efficace pour faire face collectivement et pour mobiliser les
forces vives: c’est la voie du revenu de vie.</p>
<p>Nous citoyens signataires de cet appel, demandons, aux politiques de
tous bords, aux syndicats et aux experts, en France et partout dans le
monde, de prendre en compte cette voie dans les délais les plus brefs et
d’engager avec nous cette grande transformation.</p>
</blockquote><p><strong><br /></strong></p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/03/03/La-travers%C3%A9e-du-d%C3%A9sert#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3159De la motivationurn:md5:725ed7ceeaef0377f3271a5d1cb951922012-02-08T21:18:00+00:002012-02-08T21:19:33+00:00AquilegiaSociétéCVjeunesmotivationétudes<p>Il semble que l'on devienne vieux quand on commence à penser des
phrases commençant par "Ah, les jeunes de maintenant...". Moralité : je
suis jeune, parce que je ne vois aucune différence entre les jeunes de
maintenant et les jeunes de... ma lointaine jeunesse. </p>
<p>En gros, il y a les motivés, et les autres. Les motivés, ce sont ceux
qui s'investissent dans des projets extra-scolaires pendant leurs
études, et cherchent à meubler le moindre trou de leur CV par un projet
perso. Les autres, ce sont ceux qui attendent que tout leur tombe tout
cuit dans le bec à la fin de l'école, et même pendant. </p> Illustration : la jeune maquilleuse. La motivée va s'investir
bénévolement dans tous les courts-métrages qu'on va lui proposer,
histoire d'avoir déjà un CV meublé à la sortie de l'école. L'autre va
refuser tout projet non-rémunéré (par "respect pour elle-même et son
(futur) métier"), et refuser de bosser le week-end (le vendredi soir, on
se bourre la gueule, donc le samedi est un jour "gueule de bois", et le
dimanche, ben, c'est dimanche). Oui, des étudiants avec qui j'ai
discuté récemment m'ont sorti ça. Texto. Particulièrement en Suisse
romande.
<p>Quand j'étais moi-même étudiante, on appelait les non-motivés les
"métro-boulot-dodo". Ceux qui n'avaient aucune chance de trouver un
boulot dans la branche à la fin de leurs études, parce qu'ils seraient
en concurrence avec les autres, les motivés, ceux qui ont déjà un CV
fourni.</p>
<p>Alors c'est sûr, tout dépend de la branche, et de la conjoncture.
Mais faire reposer son avenir professionnel, quand on étudie une branche
"passionnelle", sur la conjoncture, c'est un peu stupide, non?</p>http://www.brumedargent.net/index.php/post/2012/02/08/De-la-motivation#comment-formhttp://www.brumedargent.net/index.php/feed/atom/comments/3129